De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Tout serait-il permis en ce mois de Ramadhan ? La ville de Constantine demeure dans l'émoi après l'assassinat, vendredi dernier, d'un disquaire activant au marché Saint Jean. Une montée en puissance des agressions diurnes et nocturnes qui relance en fait le débat sur la sécurité de nos cités et quartiers durant ce mois de la rahma et aussi à longueur d'année. En dépit d'un déploiement judicieux des services de sécurité aux points névralgiques de la cité les agressions et autres désagréments causés aux citoyens sont toujours légion. Au point que la population se demande si vraiment «elle est prémunie» contre les malfaiteurs. Le crime perpétré le week-end dernier ne reflète qu'une partie de la tension qui caractérise Constantine, en déperdition non seulement de ses us mais de son calme comme wilaya paisible. Si la dégradation du pouvoir d'achat et le chômage sont à chaque fois illustrés comme couverture, on ne serait pas arrêté dans un seul drame. Il est grand temps pour que cette anarchie dans les rues et marchés de la ville suscite, avec des actions concrètes, une sérieuse préoccupation des acteurs censés garantir la sécurité. Actuellement, toute cette mascarade se passe sous les yeux des pouvoirs publics qui semblent dépassés ou tolérer ce phénomène, arguant le fait du mois sacré. Combien de commerçants informels squattent les passages publics et autres trottoirs ? Combien de pickpockets guettent la moindre distraction des passants pour les dépouiller ? Et l'on va s'attarder sur un autre phénomène qui risquerait d'engendrer aussi des situations dramatiques irréversibles. Il s'agit du diktat des autoproclamés gardiens de parking qui étouffent la cité. Il ne se passe pas un jour sans qu'on voie ces énergumènes dicter leur loi aux automobilistes. Le hic est que cette frange active sous les yeux des responsables locaux. Si les quelques aires de stationnement que compte la ville sont régies par des contrats de l'APC donc louées selon un contrat préétabli, les autres endroits sont en passe de devenir propriétés privées partagées entre des jeunes, bâton en main … et gare à celui qui rouspète !! C'est aberrant, voire désolant de laisser libre cours à ces pratiques, sources d'insécurité et de débauche. Les responsables de la commune sont interpellés pour mettre de l'ordre dans les espaces gérés par l'APC. Ils doivent sévir loin du copinage et de la «compassion» démesurée. Il en va de même pour la direction du commerce qui, à son tour, appelée à distinguer les vrais des faux commerçants au niveau des souks pour éviter un autre mésaventure, voire un autre crime…