Synthèse de Salah Benreguia Les principales banques centrales du monde affichent désormais un optimisme sans précédant quant à la sortie de l'économie mondiale de la crise financière. Le porte-parole du groupe des principales banques centrales, M. Jean-Claude Trichet, a déclaré hier, depuis Bâle (Suisse), à l'issue de la réunion bimestrielle des gouverneurs des grandes banques centrales au siège de la Banque des règlements internationaux (BRI) à Bâle, que les «projections sont meilleures que ce qui était prévu». «Nous savons déjà qu'un certain nombre de projections ont été légèrement révisées à la hausse, confirmant que nous avons probablement dépassé, pour de larges pans de l'économie, la période de chute libre qui a marqué le dernier trimestre 2008 et le premier trimestre de cette année», a déclaré M. Trichet. Toutefois, la même source a fait savoir que la prudence est de mise. «Nous devons rester prudents et il n'est pas exclu que nous ayons devant nous une route cahoteuse», a-t-il ajouté. «Nous ne sommes pas encore à un niveau de fonctionnement de la finance mondiale que nous pourrions considérer comme normal», a-t-il observé. Ces déclarations, optimistes au demeurant, trouvent leurs essences par la stabilité de l'économie affichée certains indicateurs-clés. La France et l'Allemagne, les deux principales économies de la zone euro, sont sorties de la récession tandis que les Etats-Unis montrent des signes de ralentissement des pertes d'emploi. Cette réunion de banquiers centraux à Bâle ne s'est pas limitée aux gouverneurs du G-10 mais les responsables ont refusé de préciser qui étaient les autres participants. En ce qui concerne la politique monétaire, «il y a une grande unité d'objectifs de toutes les banques centrales, nous sommes unis pour maintenir des prix stables», a déclaré M. Trichet. Et d'ajouter que «cette unité d'objectifs ne signifie pas que nous faisons tous la même chose : nous sommes dans des situations différentes, nous avons des économies différentes, de tailles différentes, qui ont été secouées [par la crise] de différentes manières», a ajouté le président de la Banque centrale européenne (BCE). Toujours au sujet de la crise économique, une enquête d'une association spécialisée dans la finance, rendue publique cette semaine, a fait savoir qu'un nombre important des grandes entreprises européennes ont dû faire face à la réduction voire à la suppression de leurs lignes de crédit par leur banque, depuis septembre 2008, a révélé lundi une enquête réalisée par une association européenne. Selon les résultats de l'enquête, 47% des grandes entreprises disent avoir vu leur banque réduire une ou plusieurs de leurs lignes de crédit depuis l'aggravation de la crise financière, déclenchée par le dépôt de bilan de la banque américaine Lehman Brothers. «Parmi les 381 entreprises interrogées, 29% ont dû faire face à la suppression pure et simple d'une ou plusieurs lignes de crédit.» ajoute la même source. Quant aux conditions de crédit, 80% des trésoriers d'entreprises interrogés affirment que les banques ont augmenté leurs marges sur les crédits à court terme, qui alimentent la trésorerie et sont souvent le nerf de la guerre en période de conjoncture économique dégradée.