Annoncée en septembre 2006 par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, la nouvelle organisation territoriale entrera incessamment en vigueur. Le président de la République a en effet souligné la nécessité de modifier l'actuel «découpage administratif», préconisant le changement de certaines daïras en «circonscriptions administratives» dans l'objectif de créer de nouvelles wilayas. Ainsi, plusieurs daïras, dont le nombre n'est pas encore précisé, ont vocation à devenir prochainement des wilayas. Chose sûre, ces nouvelles circonscriptions seront constituées sur la base de critères comme l'éloignement géographique, la densité de la population, le nombre de communes. Il y a également le déterminant politique dit de «souveraineté». Il s'appliquerait aux zones frontalières comme la saharienne Bordj Badji Mokhtar, située à la frontière avec le Mali, ou encore Bir El Ater, aux confins de la Tunisie. Tout en rendant obsolète l'aménagement territorial de 1984, le nouveau découpage vise, selon le chef de l'Etat, à répondre aux exigences d'une gestion de proximité et aux besoins de développement, de régler les dysfonctionnements en matière d'organisation administrative territoriale. Ayant vocation à désengorger le pays, la nouvelle structuration viendra certainement au secours de plusieurs régions enclavées et isolées qui n'ont bénéficié d'aucun projet de développement, notamment en matière d'infrastructures de base, pratiquement depuis l'indépendance. La nouvelle organisation, qui a pris sûrement en considération les résultats du dernier recensement général de la population et de l'habitat, tend, de l'avis du président Bouteflika, à impulser le développement, à proposer de meilleures réponses aux problèmes du citoyen, à atténuer la tension dans certaines wilayas à forte concentration de populations. En effet, les derniers événements ayant secoué plusieurs wilayas du pays ont démontré à quel point il est nécessaire de changer la gestion actuelle des collectivités locales pour mieux se rapprocher de la population. Pour ce faire, la nouvelle organisation administrative devrait éviter d'empiler de nouveaux échelons administratifs, synonymes d'un surcroît de bureaucratie. L'important est de lancer des projets de développement, de créer de l'emploi. Le nouveau projet, selon le chef de l'Etat, requiert l'intervention des différentes institutions de l'Etat, des services compétents en matière de protection sociale, de formation, d'emploi, etc. pour assurer une vie décente au citoyen. Un travail digne, un logement convenable, bref, le respect de la dignité humaine… Pouvoir se vêtir, payer ses factures d'électricité et de gaz, manger à sa faim sont les conditions de base d'une vie meilleure, forcément digne, nécessairement décente. Cette entreprise exige de désenclaver plutôt les esprits. C. B.