La Banque mondiale s'attend à un essor de toutes les économies de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) dans les trois années à venir. Pour l'Algérie, des bons points sont à signaler dans ce cadre. En matière de politique commerciale, l'Algérie a eu la valeur 58 sur une note maximale de 100. Pour le progrès des réformes de la politique commerciale, la BM a attribué à l'Algérie la valeur 69 sur 100. Concernant le climat des affaires, le pays a eu la note 30, et 51 pour le progrès des réformes en la matière. La Banque mondiale a, par ailleurs, octroyé la valeur 30 sur 100 pour la qualité de l'administration, et 16 pour le rythme des réformes. Pour le dernier point qu'est la responsabilisation du secteur public, l'Algérie a eu droit à 27 points sur 100 et 56 points en ce qui concerne le progrès des réformes. Globalement, pour l'ensemble de la région MENA, la BM prévoit : «Les prix du pétrole resteront soutenus, ce qui conduira à des niveaux élevés d'investissement sur le plan national et international et d'envois de fonds. Les prix des produits alimentaires devraient également rester élevés. Étant donné que la plupart des pays de la région subventionnent les produits alimentaires et l'énergie, cela conduira à des pressions fiscales pour la plupart d'entre eux. Cependant, on ne s'attend pas à ce que de telles pressions étouffent la croissance économique, laquelle continuera d'être axée autour de niveaux d'investissement élevés.» Plus loin, le rapport intitulé «perspectives et développement économiques 2008» note que, «lorsque l'environnement mondial se stabilisera d'ici 2009 et 2010, la région MENA devrait être capable de maintenir une forte croissance de, respectivement, 5,6 et 5,3%, avec des gains par habitant de 3,3% en moyenne en 2010. Les conditions nationales varieront nettement d'une économie à l'autre dans la région…» Cependant, dans l'ensemble, les pays de la région MENA disposent de perspectives positives et de l'opportunité de faire avancer des réformes, et se trouvent dans une meilleure position pour garantir une croissance soutenue et créer des emplois dans cet environnement de concurrence mondiale». Pour l'année précédente, l'institution estime que, «en 2007, la région [MENA] a connu une croissance de 5,7% en moyenne. Cette année [2007] a été la cinquième année consécutive où la région a connu une croissance de plus de 5%, dépassant les niveaux qui avaient été atteints dans les années 90 et début 2000». Le document ajoute, en outre, que «cette période d'essor a été possible dans le contexte d'un environnement externe qui a été marqué par trois développements majeurs : l'augmentation continue des prix des hydrocarbures, la turbulence des marchés financiers internationaux suite à l'importante baisse des valorisations du marché des titres adossés à des créances hypothécaires et l'augmentation importante du prix des matières premières hors pétrole, en particulier les produits alimentaires». L'étendue de la turbulence financière limitée dans la région Les experts de la Banque mondiale jugent également que, en 2007, le taux de croissance du PIB a été distribué presque équitablement sur l'ensemble des sous-groupes de la région. Pour les économies pauvres en ressources et riches en main-d'œuvre, la croissance de la production a atteint 5,4% en 2007 contre 6,3% en 2006. «Cependant, note le rapport, à l'exception du Maroc qui a souffert d'une année supplémentaire de sécheresse, le PIB a augmenté ou égalisé son niveau de 2006 dans toutes les autres économies du sous-groupe. Le PIB par habitant a diminué à 3,8% au cours de l'année, restant encore au-dessus de son niveau de 2,6% au cours de la période 2000-2004». «Les développements pour le groupe des économies riches en ressources et en main-d'œuvre sont dominés par les producteurs clés d'hydrocarbures que sont l'Iran et l'Algérie. La croissance du PIB de ces pays est passée de 4,5% à 5,7% au cours de l'année 2007 en raison d'un rebond de la production.» Dans les pays restants, la croissance, selon la BM, a connu un recul, notamment en Syrie. Pour la turbulence financière mondiale dans la région MENA, «l'étendue de la turbulence financière mondiale semble, pour l'instant, avoir été limitée», souligne le document, ajoutant que «bien qu'initialement les marchés d'actions dans la région aient eu tendance à suivre la voie des marchés émergents en tant que groupe. Les marges sur les obligations d'État ont grimpé, mais conformément à ce qu'ont connu tous les pays développés, l'augmentation de ces marges a reflété la baisse des rendements des bons du Trésor américain [fuite vers la qualité], de telle manière que les rendements souverains de la région MENA sont très largement restés inchangés». L'augmentation du prix du pétrole «continue d'être un facteur important dans les développements de la région MENA, avoue la BM, pour qui «les prix du pétrole ont augmenté de 78% au cours de l'année 2007, passant de 54 dollars par baril au début de l'année à 94,50 dollars par baril au 31 décembre». S. B.