De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Aucun acteur visible de l'administration ou dans les circuits de commercialisation liés à cette subite flambée des prix des fruits et légumes de saison n'arrive à convaincre les consommateurs qui continuent de subir dans la douleur cette situation et tardent néanmoins à transformer cette colère temporaire en mode d'organisation pour la défense de leurs intérêts. Parce que réellement les marchés font peur ! Même ceux considérés comme la petite bourgeoisie voient rouge quand ils empruntent le chemin du souk. Au point que, la semaine dernière, des fonctionnaires salariés d'une administration publique avaient réclamé le droit de bénéficier du couffin de solidarité de Ramadhan pour arriver à se nourrir plus ou moins correctement. Si l'on se cache toujours derrière le principe du marché libre de l'offre et de la demande pour tenter d'apporter une explication à cette fulgurante augmentation de fruits de saison qui devraient revenir beaucoup moins cher aux consommateurs, la majorité de ces derniers n'arrivent pas à s'expliquer et à accepter cette véritable inflation des prix de ces produits et mettent généralement en cause la fiabilité des services étatiques de régulation et de contrôle. Une dizaine de jours après le début du mois de carême, une relative stabilisation des prix qui demeuraient toujours hors de portée des bourses maigres, a pourtant été relevée dans les marchés mais à quelques jours de la fête de l'Aïd, les spéculateurs en tous genres ont fait augmenter les tarifs allant presque du simple au double. Histoire de profiter au maximum de la conjoncture marquée par la tradition des visites familiales ancrées dans la société et encore sacrées pour les familles. C'est l'occasion annuelle de rendre visite aux parents et proches et quoi de mieux qu'un kilo de raisin ou un beau melon pour susciter la joie des hôtes. Mais justement les choses tournent au mécontentement quand l'heure de vérité arrive ! Un kilo de raisin revient à 140 DA (en moyenne), la pastèque à 40 DA, le melon presque autant. De quoi décourager les plus tenaces des pères de famille ! Sans parler des prix des autres marchandises prisées dans de tels moments comme la viande rouge qui pourrait atteindre les 1 000 DA le week-end prochain, selon des bouchers, le poulet devenu la perle des marchés est cédé à 330 DA le kilo, la pomme de terre, la carotte, la tomate et les haricots verts ont repris leur place parmi les produits les plus chers avec des prix vraiment exagérés, en moyenne 80 DA le kilo. la DCP de la wilaya de Tizi Ouzou qui a mobilisé pour ce mois en cours 70 agents contrôleurs répartis sur 21 brigades a fait état hier de la fermeture de 33 commerces. Mais les raisons sont essentiellement liées à l'hygiène et au non-respect des conditions de vente. Même la DCP ne discute pas les prix… qui sont, comme qui dirait libres ! Quand tout un gouvernement est incapable de réguler les prix sur le marché, ce n'est pas à une direction de wilaya comme celle de Tizi Ouzou qui fonctionne avec des moyens humains et matériels dérisoires qu'on va s'en prendre, lui demander de faire son travail et d'être efficace.