Le désaccord entre les partisans du scrutin général et ceux qui préfèrent un vote par « bâtiment » (ateliers) laisse depuis 6 mois la division la plus importante de la SNVI de Rouiba, à savoir celle des véhicules industriels, dans l'expectative quant au renouvellement de la section syndicale. La décision de l'assemblée générale du 2 décembre 2008, supervisée par l'union locale UGTA de Rouiba, de respecter le choix des travailleurs et de procéder, pour la première fois, à un vote par compartiment « afin de permettre une meilleure représentativité des syndicalistes » est remise en cause par le bureau sortant. Ces membres trouvent que cette option est « contraire aux traditions électorales de l'UGTA ». Ils y voient surtout « une velléité de diviser les travailleurs ». Or, ceux qui militent pour ce mode de scrutin s'appuient sur la souveraineté de l'assemblée générale et l'article 80 du règlement intérieur de la centrale syndicale issu du congrès national d'octobre 2000 et qui stipule que « pour les grands complexes employant plus de 2000 travailleurs, il est institué des sections syndicales par ateliers. Le conseil syndical du complexe sera alors constitué de secrétaires généraux desdites sections syndicales et élira, à son tour, un bureau exécutif de 5 à 9 membres ». Mécontents de cette option, les membres du bureau sortant notent, dans une déclaration remise à El Watan, que l'assemblée générale des 2 et 3 décembre 2008 « n'était pas tenue pour décider du mode du scrutin, ce qui est du ressort de l'union locale, mais uniquement pour présenter le bilan de la section ». Ils déclarent aussi que les partisans du vote par bâtiments sont minoritaires. Mais le président de ladite union locale nous a confirmé que « l'assemblée générale a réuni l'écrasante majorité des adhérents et s'est prononcée pour un changement du mode de scrutin. Que ceux qui n'en sont pas convaincus aillent vers une autre assemblée s'ils le désirent ». Quant au « retard mis dans l'affichage, par l'union locale, des listes des 54 candidatures validées par la commission électorale et l'organisation des élections », M. Messaoudi nous a répondu que l'instance qu'il préside a « préféré aller doucement pour éviter tout risque d'embrasement ». Le retard mis dans l'organisation de cette élection est aussi dû au « recours introduits par le bureau de la section auprès du secrétariat général car, dans ce cas, nous sommes obligés d'attendre la réponse du secrétaire général de notre syndicat », a encore dit le président de l'union locale de Rouiba. Les travailleurs qui aspirent à un syndicalisme soucieux de l'amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles et qui militent pour « un changement des pratiques syndicales à la DVI », évoquent de « nombreuses anomalies », citant « le souci de sauvegarder des intérêts personnels, le non-payement des cotisations, des promotions des cadres syndicaux, l'abus d'avantages sociaux et autres ».