«Pour l'instant, le seul point retenu à l'ordre du jour de la tripartite est l'augmentation du SNMG. Nous allons tenir une réunion préparatoire avec les partenaires sociaux pour fixer définitivement l'ordre du jour et les dossiers à examiner». C'est le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale qui l'a déclaré la semaine dernière en marge d'une sortie d'inspection. Mais en termes de dossier, il n'y a aucun de prévu pour la tripartite prévue pour le début du mois prochain, probablement le 8 octobre. Le code de travail qui devait être soumis pour approbation des partenaires sociaux (gouvernement, UGTA et patronat) a été retiré, l'Union générale des travailleurs algériens ne voulant pas être mis devant le fait accompli, dès lors qu'elle n'en a pas encore pris connaissance. Ce d'autant que composé de 700 articles, le document introduit beaucoup de nouvelles dispositions, dont la flexibilité du travail, l'institutionnalisation de la «dépermanisation». Des dispositions, qui, si elles font le bonheur du patronat n'en sont pas moins rejetées par l'organisation syndicale. Et pour cause ! La flexibilité et l'introduction de contrats à durée déterminée mettent en danger l'existence même du premier syndicat du pays, qui risquerait d'être remis dans un musée avec son histoire et son patrimoine. Cela d'une part. D'autre part, ces dispositions légaliseraient l'exploitation des travailleurs et l'arbitraire des patrons. Aussi, le seul dossier qui sera mis sur la table c'est le volume de l'augmentation du SNMG, puisque le principe de la hausse est d'ores et déjà acquis et ce après son annonce officielle par le président de la République le 24 février dernier à Arzew. La revalorisation du salaire minimum garanti ne fait pas l'unanimité au sein des partenaires sociaux. Notamment chez le patronat qui la lie à la productivité et à la bonne santé de l'entreprise. Les partenaires à la tripartite, tout comme le forum des chefs d'entreprises (FCE) ne l'ont pas caché, faisant ainsi une petite volte face après en avoir admis la faisabilité. En fait, ils la lient à une contrepartie, les dernières mesures prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire ne les ayant pas satisfaits. Notamment dans son volet relatif au crédit documentaire. Aussi, c'est presque dans le chantage que le patronat voudrait faire. Pourtant, avec toutes les facilitations dont ils ont bénéficié et qui ont été prises en charge dans les différents textes de lois, beaucoup d'opérateurs n'ont pas fait montre de bonne volonté ou très peu. Qu'il s'agisse de création d'emplois, de l'acquittement de leur dû à la sécurité sociale ou aux impôts ou encore de l'amélioration de leur capacité de production et par là même de rentabilité. Mieux, certains n'ont pas encore appliqué la dernière augmentation du SNMG, intervenue il y a près de trois ans. Un problème qui devrait être pris en charge aussi bien par le gouvernement que par l'UGTA. Cette dernière, partie prenante, voire partenaire privilégié des pouvoirs publics compte d'ailleurs mettre la barre en haut pour négocier un SNMG à 18 000 DA. En sachant, bien entendu, que l'incidence serait minime en raison de l'existence de l'article 87 bis qui dispose de la prise en charge des primes dans le calcul du salaire minimum global. Article que l'UGTA compte remettre sur le tapis. Cela, en attendant l'avènement, un jour, de l'institutionnalisation de l'échelle mobile des salaires. F. A.