De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Le séminaire régional sur le «schéma directeur d'aménagement de l'aire métropolitaine de Constantine», SDAAM, s'est ouvert hier matin à la maison de la culture Malek Haddad en présence du représentant du ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, des autorités locales et des participants relevant de plusieurs secteurs, dont l'urbanisme, l'agriculture, l'industrie, l'hydraulique, la culture, venus des wilayas de Skikda, d'Oum El Bouaghi, de Guelma, de Mila pour débattre de la première «lecture» de la réflexion sur le sujet. A première vue, le rapport présenté par le groupement d'études URBACO et l'Entreprise française de développement régionale (EDR) chargés de la première mission, à savoir la délimitation de l'aire métropolitaine de Constantine, a été «repoussé» par le wali de Constantine estimant que les bureaux d'études ont fait l'impasse sur plusieurs points importants qui constituent le noyau même du développement de la wilaya en les assimilant à des «étapes théoriques sans plus». «Je ne suis pas satisfait de ces recherches. On n'a pas besoin de rapport de rédaction ; ce n'est pas ce que nous attendions de ces études de réflexion. Communiquez-nous des résultats fiables qui nous servent d'orientations directes sur le terrain», a martelé M. Boudiaf avant de soulever, à son sens, «quelques détails ô combien importants qui ont été négligés». «Constantine est en pleine mutation structurale. Elle vit au rythme des grands chantiers structurants.» Ainsi, de l'avis de M. Boudiaf, délimiter l'aire d'influence de la ville nous renvoie plus loin. C'est-à-dire élaborer des études sociologiques, économiques, démographiques et même historiques, ce qui permet d'asseoir une conception globale et fiable sur le SDAAM et du coup permettre une cohérence avec les autres outils introduits par le ministère de l'Urbanisme, à l'image du Schéma national d'aménagement du territoire (SNAT) et du Schéma régional de la région (SRAT) programme nord-est à l'horizon 2025. Pour étayer son argumentaire l'intervenant soulignera : «D'ici à 2009, Constantine aura deux autres universités, elle réceptionnera sa ville universitaire d'une capacité de 54 000 places pédagogiques, elle aura son transrhumel, son tramway, sans oublier le découpage administratif annoncé récemment par le chef de l'Etat, autant de facteurs structurants qu'il importe de prendre en considération pour peaufiner une approche de métropolisation acceptable.» De son côté, le représentant du ministère déplorera l'absence d'indices «matériels» dans l'approche de ce premier rapport de la mission 1 : «Le bureau d'études doit nous fournir des résultats tangibles pour passer à l'action.» Le secrétaire général a estimé que URBACO-EDR «ne s'est pas appesanti sur le fond de la problématique», au contraire il a ramené des exemples d'aménagement de certaines régions du Maroc ou de France, mais la donne ne semble pas cadrer avec les vraies aspirations de Constantine en matière d'urbanisation et de développement. Il est attendu de ces deux journées la lecture d'un avant-projet qui sera soumis à la tutelle pour une autre réflexion. Mais avant cela, six thèmes seront abordés en ateliers : croissance urbaine, mutation et reconfiguration spatiales, équité sociale et territoires, urbanisation et environnement. En somme, le séminaire s'ouvre sur un «décalage» par rapport à l'aspiration du grand projet d'aménagement et de développement durable du territoire établi par la tutelle arrêté par la loi n° 01-20 du 12 décembre 2001. Le groupement URBACO et l'EDR ne devraient-ils pas accorder leurs violons avec «les perspectives» et «mutations socio-économiques» de Constantine pour être sur la même longueur d'onde territoriale ?