De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Le siège de la mouhafadha d'Oran, un joyau architectural séculaire qui tombe en désuétude à Oran. Depuis quelques années, ce patrimoine immobilier du FLN est entre les mains d'individus qui ignorent tout de la valeur et de l'histoire de ce patrimoine immobilier de la capitale de l'Ouest. Aujourd'hui, et au bout de plus de cinq années de squat de cet immeuble de trois étages, la situation est plus que dramatique pour l'ancien quartier général du FLN à Oran. Des squats illégaux se sont apparus dans la mouhafadha où des individus étranges ont accaparé d'anciens bureaux reconvertis dans certains cas en logements. Des va-et-vient incessants sont visibles le soir dans cet immeuble du boulevard de l'Emir Abdelkader. On nous signale que les bureaux de la terrasse ont été pris d'assaut par des individus qui en font leur gîte. D'autres n'ont pas trouvé mieux que d'y installer leurs bureaux d'expertises, de comptabilité ou encore de cabinets d'avocat, etc. A l'époque, les responsables de la mouhafadha évoquaient un souci de rentabilité, étant donné les frais et les charges de l'immeuble jugés excessifs. Dans ce cadre, l'hôtel Timgad avait envisagé d'installer sur la terrasse de la mouhafadha une annexe où s'attableraient les clients de l'hôtel pour déguster mets et boissons. Des travaux soutenus ont même été entamés sur la terrasse en question et probablement même les loyers afférents à cette opération. Mais en vain, apparemment puisque la crise soudaine qui avait plongé le parti dans une profonde crise a tout fait basculer. On se souvient également que le rez-de-chaussée de la mouhafadha avait été loué à la fameuse banque commerciale et industrielle BCIA du temps de Boualem Benhamouda. Les montants de la transaction devaient aider partiellement aux frais de fonctionnement du parti à Oran. Aujourd'hui, l'immeuble est dans un tel état qu'il est difficile de prévoir ce qu'il pourrait en advenir. Les murs portent les séquelles de l'incivisme des uns et des autres, les plafonds continuent de se fissurer et de se taillader dans certaines parties, les escaliers sont dans un piteux état, etc. Et l'immeuble risque de connaître davantage de sombres péripéties, s'il n'est pas récupéré et pris en charge. Un plan de sauvegarde est vivement souhaité par les Oranais.