Le secteur de l'industrie et de la promotion de l'investissement a été passé jeudi dernier au crible dans la série d'auditions des membres du gouvernement organisée par le chef de l'Etat pendant le mois de Ramadhan. Dans l'exposé qu'il a fait à cette occasion, Abdelhamid Temmar a, selon un communiqué rendu public au terme de l'audition, mis en relief l'évolution de la politique de développement de l'investissement, le redéploiement du secteur public marchand et la mise en œuvre des politiques de développement industriel. Il y a été ainsi expliqué, à grands traits, que la politique industrielle «doit rétablir» le secteur industriel à la place qui doit être la sienne dans l'économie nationale en termes de création de «richesses» et d'«emplois» et permettre aux entreprises industrielles nationales de faire face à la «concurrence» et de «reconquérir leurs parts de marché». Le communiqué relève qu'un programme d'actions permettant d'agir sur plusieurs fronts est mis en œuvre. Il s'agit d'un programme qui s'inscrit dans la carte nationale d'investissements. Il vise, entre autres, la promotion de nouvelles industries structurantes (construction automobile, industrie des technologies de l'information et de la communication), et mise en œuvre d'un projet en cours d'intégration des filières (dans les industries agroalimentaires) et de densification interindustrielle et de développement de la sous-traitance (industrie mécanique). cela devrait créer progressivement les bases d'un redéploiement sectoriel robuste de l'activité industrielle. La stratégie exposée par le ministre en charge de l'investissement se donne également comme objectif le redéploiement spatial en cours de l'industrie, en exploitant les synergies et en mettant en relation les institutions de recherche scientifique et technologique et les entreprises. Ce programme sera poursuivi par la mise en place à travers le territoire national de zones industrielles intégrées, contribuant ainsi à un renforcement de l'équilibre régional, dans le cadre de la politique d'aménagement du territoire. Une somme d'orientions a été donnée par le président de la République à l'issue de cette réunion. Après avoir rappelé que «les politiques de développement industriel doivent contribuer à la diversification de notre économie et à l'amélioration des conditions d'un développement économique endogène», le chef de l'Etat a souligné, selon les termes du communiqué, que l'industrie doit jouer un «rôle moteur» dans la création de richesses «hors hydrocarbures» et contribuer d'une façon «accrue à la création d'emplois durables». Le Président a mis l'accent sur la nécessité pour l'industrie de «se déployer» dans sa dimension sectorielle et dans sa dimension spatiale, pour «mettre en valeur» les potentialités dont dispose le pays, «redynamiser» les bassins industriels et «apporter» sa contribution au renforcement de l'équilibre régional de la nation. Il a ajouté que l'accroissement de la recherche développement et les capacités d'innovation, ainsi que les passerelles nécessaires à instaurer entre la recherche scientifique et technologique et les entreprises, sont «primordiaux». Et de poursuivre : l'Etat investit des «sommes considérables» dans la recherche scientifique et technologique. Il importe que cet investissement «soit valorisé» dans le cadre d'un système national d'innovation et que les résultats de la recherche servent la «compétitivité» des entreprises industrielles et «le développement» de la capacité de maîtrise technologique de la nation. Le chef de l'Etat estime que le secteur industriel, qui bénéficie aujourd'hui d'une «visibilité accrue», doit contribuer de façon «plus effective» à la croissance économique. Et que cela nécessite le «développement des activités industrielles», notamment dans les secteurs importants retenus, où nous disposons d'avantages comparatifs. Cela nécessite aussi, a-t-il dit, de déployer les activités industrielles dans les espaces qui permettent une diffusion de la croissance industrielle et sa répartition équilibrée sur le territoire. Y. S.