L'initiative de Hocine Aït Ahmed, Mehri et Mouloud Hamrouche plaide notamment la mise en place d'un processus de démocratisation du pouvoir et l'association de toutes les forces pour sortir le pays de la crise. L'initiative, sous forme de déclaration et dont les contours pratiques n'ont pas été explicités, lancée il y a un peu plus d'une année par les trois personnalités politiques nationales, à savoir Hocine Aït Ahmed, Abdelhamid Mehri et Mouloud Hamrouche, constitue aux yeux des cadres du FFS l'un des socles autour duquel devra se construire l'alternative démocratique projetée par le parti. Réunis jeudi au siège du parti à Alger lors d'une session ordinaire, les membres du conseil national du parti ont recommandé “la mise à jour de cette initiative”, a indiqué hier Karim Tabbou, lors d'un point de presse. Cette mise à jour, outre l'élaboration des actions futures du parti, notamment la stratégie de redéploiement pour se préparer aux prochaines élections “pour faire barrage à la mafia locale”, selon Tabbou, sera au centre d'une rencontre prochaine entre le président du parti, Hocine Aït Ahmed et son premier secrétaire. “Le CN m'a chargé de faire une mise à jour avec le président du parti à l'effet de fixer les actions d'avenir et procéder à une mise à jour de l'initiative des trois”, a-t-il affirmé. Publiée dans de nombreux médias, la déclaration des trois plaide pour la mise en place d'un processus de démocratisation du pouvoir. “Nous clamons que la négation du politique, la répression et l'exclusion ne sont pas des solutions aux multiples difficultés et impasses que connaît le régime. Nous sommes convaincus que la mise en place d'un processus de démocratisation du pouvoir, de son exercice et de son contrôle constitue le chemin de la sécurité nationale, de la stabilité et de l'espoir”, avaient noté, entre autres, les trois personnalités non sans exprimer leurs dispositions à apporter leur concours pour la recherche des solutions à la crise multidimensionnelle qui secoue le pays. Cette initiative accueillie favorablement par certains n'a pas eu d'écho à ce jour chez le pouvoir. Si aujourd'hui le FFS réitère la nécessité d'un regroupement des forces de changement, c'est parce que, d'une part suggère Tabbou, le pouvoir est décidé à laminer l'opposition et que, d'autre part, la société est en attente d'une alternative démocratique. “Le scrutin du 9 avril dernier a été vécu comme une énième violence faite au peuple algérien (…) Certains observateurs s'interrogeaient sur la volonté de provocation et sur les velléités qui se cachent derrière ces résultats outranciers. Ils laissent présager une accentuation de la normalisation et de la répression. Une évidence pour tout le monde, c'est une élection contre le changement”, a-t-il dit dans son intervention devant le CN. “Les Algériennes et les Algériens sont en attente d'une alternative politique de changement. Aujourd'hui, l'élite nationale est mise en demeure d'engager une réflexion profonde et sérieuse pour construire une alternative démocratique (…)”, ajoute-t-il. “Le peuple algérien veut et peut faire le changement. Il incombe à l'élite non compromise avec le régime de trouver les modes d'organisation et d'action qui permettent un regroupement des forces de changement”, soutient-il encore. Même s'il n'a pas… chômé, le FFS a rendu un hommage aux travailleurs à l'occasion du 1er Mai et exprimé sa solidarité avec les luttes ouvrières. Un hommage similaire a été rendu également aux journalistes. À noter, enfin, qu'une conférence sur la démocratie a été organisée à l'intention des étudiants inscrits à l'école du parti. Elle a été animée par Me Bouchachi. Karim Kebir