Le Front des forces socialistes veut «actualiser» l'appel lancé il y a trois ans par Aït Ahmed, Mouloud Hamrouche et Abdelhamid Mehri et tend à s'ouvrir de plus en plus à la société civile. Ce sont les deux thèmes les plus importants développés par le conseil national de ce parti, réuni en session ordinaire jeudi dernier. «Le conseil national du parti m'a chargé de faire une évaluation et d'effectuer une perspective pour, essentiellement, actualiser l'appel des ‘‘trois''», a indiqué Karim Tabbou, premier secrétaire national du FFS, lors d'une rencontre avec les journalistes, hier, au siège de son parti à Alger. Ne voulant visiblement pas anticiper avant de discuter de la question avec le président Hocine Aït Ahmed, il a, néanmoins, précisé, lors de son discours inaugural, que son parti préfère les alliances avec les personnalités «nationales et crédibles», loin de «l'addition des sigles». «Oui aux alliances avec les personnalités et les forces politiques autonomes. Non aux alliances avec les imposteurs, les galériens et les forçats du pouvoir», a encore asséné Karim Tabbou dans une référence claire au RCD qui, par la voix de son président, avait appelé, le 12 avril dernier, à une alliance des forces démocratiques. Loin de rejeter l'idée, le premier secrétaire national du FFS a néanmoins clarifié ce qu'il qualifié de «balises». Autrement dit, de préalables. S'il n'a pas donné plus de précisions, il est clair désormais que le FFS entend, apparemment, exclure toute alliance avec les partis politiques, du moins dans l'immédiat. En voulant relancer l'appel à initiative, lancé en 2006 par Hocine Aït Ahmed, Mouloud Hamrouche et Abdelhamid Mehri, le parti reste fidèle à une doctrine qu'il a véhiculée jusque-là et qui consiste à s'allier plutôt avec des personnalités plus ou moins influentes qu'avec des formations politiques. Cela dit, il a également exprimé sa volonté de se solidariser avec le mouvement syndical. «Le FFS est à l'écoute et exprime sa solidarité avec tous les mouvements de revendications sociales. Il demeure attaché au principe du pluralisme et de la liberté syndicale», a-t-il indiqué. A ceux qui s'attendent à un changement de cap du parti, Karim Tabbou a répliqué : «Nous persistons, nous restons dans l'opposition. Il n'y a rien à attendre du régime.» Lors d'un discours prononcé, hier, devant les participants au troisième cours -animé par Mustefa Bouchachi- de l'école de formation politique, le premier secrétaire national du FFS a, encore une fois, attaqué, en des termes très durs, le pouvoir, qualifiant, par exemple, le «DRS de plus grand parti politique». Il a accusé, également, les tenants du système de «faire des concessions à l'étranger pour tout prendre à l'extérieur». «Je suis heureux, d'autant plus que je suis triste et pessimiste depuis le 12 novembre. Je suis d'autant plus heureux que des jeunes militants sacrifient leurs week-ends pour venir se former», a dit, de son côté, Mustefa Bouchachi en prélude à son cours sur les définitions de la démocratie. Le célèbre avocat a néanmoins suggéré aux nombreux étudiants venus de plusieurs wilayas du pays de «bien se former avant d'engager une lutte qui doit être bien réfléchie et bien construite». A. B.