Photo : Riad Par Ziad Abdelhadi La construction d'une méga usine de dessalement de l'eau de mer, dont on dit qu'elle sera la plus grande du monde en raison de sa capacité de production, 500 000 m3 par jour, implantée dans la commune de Marsat El Hadjadj, à mi-distance entre les villes d'Oran et de Mostaganem, au lieu-dit El Mactaa, répond inéluctablement à deux exigences pressantes : subvenir aux besoins en eau sans cesse croissants des populations de la région, qui accuse un déficit hydrique chronique depuis dix ans, et ceux des complexes et zones industrielles, qui vont accueillir dans un avenir proche des unités grandes consommatrices d'eau. Le projet de dessalement de l'eau de mer de Mactaa est entré en phase de concrétisation à la faveur de la cérémonie de signature du package contractuel concernant sa réalisation, qui s'est tenue dimanche dernier en fin d'après–midi au siège de la Sonatrach à Alger en présence du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, des P-DG de la Sonatrach et de la Sonelgaz, de Melle Lu Nfo Ilin, P-DG du groupe Singapourien Hyflux, qui construira l'usine pour le compte de Algerian Energy compagny (AEC), filiale de Sonatrach et de Sonelgaz. Cette importante usine de dessalement, qui s'étendra sur près de 18 hectares, d'un coût de réalisation de 468 millions de dollars américains pour une capacité de production de 500 000 m3/j (contre 200 000 m3/j et 248 millions de dollars pour celle d'El Hamma), sera financée à hauteur de 30% par les fonds propres du groupe Hyflux alors que les 70% restants seront du ressort de banques publiques algériennes avec pour chef de file la Banque nationale d'Algérie (BNA). En ce qui concerne la formule retenue pour la réalisation de l'usine, elle se fera en BOO (construire, exploiter et posséder sans garantie bancaire). Quant à son entrée en production elle est prévue pour l'année 2011 comme inscrit dans le cahier des charges. Sur ce dernier point, le ministre a tenu à souligner, lors de son intervention à l'issue de la cérémonie de signature, qu'il veillera personnellement au respect des délais (l'usine entrant en production par étape-module), puisqu'il compte effectuer des visites inopinées sur site tout au long de période des chantiers. «L'usine d'El Mactaa devrait satisfaire les besoins en eau de près de cinq millions d'habitants. Au-delà de l'intérêt d'une telle usine, nous avons réalisé une bonne affaire à partir du moment où l'eau produite reviendra à 3,5 dollars le mètre cube. Ce prix du mètre cube d'eau dessalée est le moins cher par rapport aux prix proposés dans les autres projets de dessalement. Il peut même baisser en raison de la dévaluation du dollar», ajoutera-t-il. On apprendra aussi du ministre, en marge de la cérémonie, qu'à l'instar des autres projets de dessalement d'eau, c'est l'AEC qui achètera l'eau dessalée de Mactaa au prix de 34 dinars le mètre cube «et peut être moins si le dollars continue sa chute», pour la céder à l'ADE qui la servira à son tour au consommateur final. Rappelons, enfin, que le programme de dessalement qui compte la réalisation de 13 stations est en cours d'être concrétisé avec la réception en 2008 des unités de Beni Saf (200 000 m3) et de Skikda (100 000 m3). Ce qui veut dire qu'à la fin de l'année la production d'eau dessalée sera de 2,26 millions de mètres cubes par jour. Un volume qui pourrait rassurer les ménages des villes concernées par ces projets.