Photo : Riad De notre envoyé spécial à Oran Ali Boukhlef De toutes les wilayas du pays, Oran semble être privilégiée. D'abord par sa beauté et son histoire, mais aussi par les projets infrastructurels qui lui sont affectés.Et la visite effectuée, le mardi 16 décembre, par le président de la République n'a fait que démontrer ce qu'on a toujours pensé de la deuxième plus grande ville algérienne. Parce que, en plus des projets traditionnels réalisés dans d'autres régions du pays, El Bahia jouit d'une attention particulière des hautes autorités du pays. Et c'est souvent avec raison. Preuve en est que rien que pour cette journée de visite présidentielle, menée à une vitesse vertigineuse, pas moins de trente projets ont été soit inspectés, soit lancés. Pour ne pas faire dans l'inflation, on citera quelques exemples qui feront d'Oran plus qu'un chef-lieu de wilaya, mais une capitale régionale, comme l'a soutenu le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni.Parmi les projets les plus importants, on retrouve donc ce fameux tramway qui traversera la ville d'Oran sur près 19 km. Lancé il y a juste trois mois, ce projet est d'une importance capitale. Outre son coût (d'une valeur de plus de 179 millions de dinars et de 5,6 millions d'euros), le tramway d'Oran transportera pas moins de 270 000 voyageurs par jour, à sa livraison dans deux ans et demi. En plus de cela, les autorités locales réfléchissent à la faisabilité d'une ligne de métro, dans une ville qui ne compte que le transport routier, malgré l'extension de la voie ferrée à plusieurs autres localités.L'autre gigantesque projet qui changera le visage de la ville d'Oran est sans doute le Centre des conventions de Sonatrach qui devra abriter, à sa finalisation, «avant le 31 janvier 2010», comme le note sa fiche technique, le Congrès mondial de l'énergie, qui se tiendra la même année. Le projet, d'une rare beauté architecturale, qui coûtera pas moins de 400 millions de dollars, sera constitué d'un auditorium de 3 000 places, de deux salles de 500 places chacune et de 20 salles de réunion. En plus de cela, le site accueillera également un palais des expositions, un hôtel international (5 étoiles) de 588 chambres. De quoi rendre envieuses d'autres villes du pays. Parce qu'il est utile de signaler que la ville d'Oran est l'une des mieux dotées en infrastructures hôtelières de standing international. En plus du Sheraton, d'autres hôtels de luxe appartenant à des privés nationaux (comme le Royal Hôtel de l'homme d'affaires algérien Djilali Mehri) ou à des chaînes étrangères (comme Hyatt Regency ou encore Eden) ont été construits dans cette ville, qui s'oriente, comme le soutient le ministre de l'Intérieur, vers le tourisme de congrès. C'est dans cette optique que s'est tenue dans cette agglomération -et non pas à Alger comme c'est le cas habituellement- la réunion extraordinaire des pays exportateurs de pétrole, le 17 décembre dernier. Dans le domaine de l'industrie, Oran va voir ses infrastructures se multiplier. Le chef de l'Etat a d'ailleurs visité un projet d'usine de production d'ammoniac et d'urée (fertilisants). Cette usine, implantée dans la zone industrielle d'Arzew et dont les travaux ont commencé en avril dernier, va produire 4 400 tonnes d'ammoniac et 3 450 tonnes d'urée par jour. La totalité de cette quantité sera destinée à l'exportation, selon les responsables de la société mixte, constituée entre Sonatrach et Orascom, dénommée Sorfert. L'usine va créer pas moins de 4 000 emplois directs et d'autres milliers indirects. L'autre usine importante visitée par Abdelaziz Bouteflika est l'unité de dessalement de l'eau de mer d'une capacité de 500 000 m3/jour et située dans la localité d'El Mactaa, dans la commune de Mers El Hadjadj. Appartenant à Algerian Energy Company et construite par Hyflux, cette unité aidera à régler, en partie, le problème de l'alimentation en eau potable que connaît la capitale de l'Ouest depuis des années. En plus de ces grandes réalisations, la wilaya d'Oran bénéficie d'autres projets, comme la construction de routes et de logements. Des projets qui feront d'El Bahia une véritable métropole et lui donneront une meilleure image. L'image d'une grande ville, ouverte sur l'extérieur, avec, à la clé, des infrastructures modernes.