Le président du Front national algérien, Moussa Touati, a appelé hier au retrait du projet de loi portant orientation foncière examiné à l'APN, préconisant d'approfondir les débats à son sujet. M. Touati, dont la formation a voté contre ce projet de loi aux côtés du PT, a estimé que le message du FNA à travers le refus de cette loi consiste en une «invitation à la rupture avec les solutions unilatérales qui ont prouvé leur inefficience, et se sont transformées en une dilapidation des deniers publics, des efforts et du temps, qu'il s'agisse de la question de la terre ou d'autres questions à la portée stratégique pour le pays dont la décision souveraine doit revenir au peuple». Dans sa déclaration préliminaire à la conférence de presse tenue hier en son siège national, le président du FNA s'est interrogé : «La présence de l'Algérie aux festivités du 14 Juillet pour la participation au sommet de l'union pour la Méditerranée [UPM] reflète-t-elle en réalité les intérêts supérieurs de l'Algérie dans sa dimension nationale ou intervient–elle en réponse à des désirs et des intérêts conjoncturels étroits ?» Il considère par ailleurs que la question est beaucoup plus profonde que de s'unir avec le sud de l'Europe. L'Algérie appartient au continent africain, à la Ligue arabe et à la conférence islamique, a-t-il tenu à rappeler. Pour lui, ce projet porte en lui une intention malveillante à l'égard de l'Algérie, visant à l'éloigner des organisations auxquelles elle appartient. Et d'ajouter que l'Algérie ne doit en aucune manière être l'objet de politiques qui ne servent pas ses intérêts. Aussi, ce projet vise à attirer nos pays dans la zone d'influence de l'Europe des 25 qui n'ont pas de liens avec la Méditerranée, dira-t-il avant de suggérer de faire l'inverse. Au sujet de la révision constitutionnelle, M. Touati a souligné que le président de la République n'a pas usé des prérogatives que lui confère la Constitution. Il a par ailleurs estimé que le découpage administratif annoncé est positif, en ce sens qu'il permet de rapprocher l'administration des citoyens tout en assurant que l'élargissement du réseau de l'administration ne peut régler à lui seul le problème des Algériens qui souffrent de bureaucratie et de corruption. Evoquant la politique de réconciliation nationale, Moussa Touati a considéré que la Charte pour la paix et la réconciliation plébiscitée par les Algériens «n'a pas réglé la crise algérienne, notamment le terrorisme et la criminalité. Cette charte a été un échec, non pas pour le peuple qui l'a adoptée mais pour les politiques qui ont en charge ce dossier». Enfin, Moussa Touati a annoncé que son parti allait mener sa propre campagne pour le retrait de la loi portant orientation foncière. A. R.