Nous revendiquons une politique claire et des lois transparentes et rigoureuses et ce, afin de sauvegarder les intérêts de notre pays et de garantir la sécurité de nos terres agricoles », a indiqué hier Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA) lors d'un point de presse animé au siège du parti. S'exprimant sur le projet de loi portant sur l'orientation agricole adopté dans la matinée par l'Assemblée, l'orateur a regretté l'attitude des élus de la chambre basse qui n'ont pas usé de leur droit de « représentant de citoyen » pour faire barrage à ce texte. Un projet qui met, de l'avis de M. Touati, en péril l'avenir proche de l'Algérie. « Nos députés et ceux du PT ont rejeté ce texte de loi et ceux du RCD se sont abstenus. Aujourd'hui, les députés du FNA ont exprimé leur position, mais le parti dans son ensemble demande le retrait de ce texte et compte mener une campagne de sensibilisation quant au danger que représente cette loi sur l'avenir des terres agricoles et également à l'égard des fellahs », a indiqué M. Touati qui estime qu'il est impérativement nécessaire de rompre avec les décisions individuelles, qui ne servent en réalité que leurs auteurs. « Au FNA, nous estimons que le dernier mot doit revenir au peuple lorsqu'il s'agit de questions qui le concernent directement. De notre avis, il faut dans l'immédiat ouvrir un large débat sur les lois domaniales et l'orientation agricole. Ces deux textes constituent un réel danger pour l'Algérie, il faut donc consulter le peuple avant de passer à leur application », a affirmé le président du FNA. Invité à se prononcer sur le dossier de la réconciliation nationale, le patron du FNA a prôné un discours ambigu. D'un côté, il parle de l'échec de la réconciliation et d'un autre, de sa réussite. « La réconciliation nationale a échoué sur le plan politique, car ses initiateurs n'ont pas su l'appliquer sur le terrain, mais elle est une réussite, car le peuple s'est prononcé pour cette option », a déclaré M. Touati qui était incapable d'aller plus loin dans son raisonnement... Sur la présidentielle, le conférencier a rappelé que son parti présentera un candidat et s'attelle pour le moment à élaborer un programme d'action qu'il envisage de rendre public au moment opportun. Concernant la révision de la Constitution et le troisième mandat, M. Touati a préféré ne pas commenter le silence du premier magistrat du pays par rapport à ce dossier. « M. Bouteflika a toutes les prérogatives d'agir de la sorte, je n'ai aucune lecture à faire sur ce comportement », s'est défendu M. Touati. Abordant le sujet de l'heure, à savoir l'union pour la Méditerranée, l'orateur s'oppose catégoriquement à l'adhésion de l'Algérie à ce processus du fait qu'elle appartient au continent africain et non européen. « Nous devons contribuer pour la construction d'une Afrique forte et non pas d'une Europe forte. Pourquoi veut-on entraîner l'Algérien dans cette union ? Que gagne notre pays en adhérant à l'UPM », s'est interrogé M. Touati pour qui l'Algérie est un pays arabe, musulman et africain et par conséquent, il doit investir dans les organisations et les pays partageant ces critères.