Photo : Sahel De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Les autorités locales de la wilaya de Tizi Ouzou donnent l'image de responsables ayant vite enterré les causes des énormes dégâts humains et matériels des intempéries des noires journées de novembre 2007 qui avaient fait, il est important de le rappeler, 4 morts et 30 milliards de centimes de pertes en l'espace de 72 heures. Deux années après ce sinistre et la gestion catastrophique de ses retombées et ce, encore malgré les menaces graves que font peser cette saison de fortes pluies sur des milliers de personnes mal logées ou résidant dans des endroits à risques, on n'a pas encore entendu parler d'un quelconque plan de prévention ou d'actions de veille. On préférera sûrement attendre le passage de l'irréparable pour ensuite annoncer pompeusement au cours d'une cérémonie protocolaire l'installation d'un plan Orsec dont on ne verra aucune efficience sur la situation. A titre d'exemple, les habitants du populeux Boukhalfa, à la périphérie ouest du chef-lieu de wilaya, village sinistré en novembre 2007, en savent quelque chose sur les réactions aléatoires des autorités, notamment en matière de travaux de réfection des maisons endommagées, le faible rythme d'avancement des chantiers engagés et du relogement des victimes. Et l'on ne sait pas encore si l'ovoïde long de 1,5 km de la commune de Ouadhias, à 25 kilomètres au sud de Tizi Ouzou, prévu pour lutter contre les crues, a été achevé ou traîne toujours comme aux premiers mois du lancement des travaux. Alors que l'automne est bien entamé et l'hiver bientôt à nos portes avec ses caprices, la prévention et la gestion des intempéries ne figurent à l'ordre du jour d'aucune réunion de wilaya. Pourtant, la moindre des responsabilités aurait dicté l'examen de cette question en session extraordinaire. Cela sachant que la wilaya de Tizi Ouzou se caractérise par un réseau d'assainissement vieillot et, parfois, très mal conçu et réalisé et qui fait même défaut dans certaines localités déshéritées sans compter les autres avaries sur tous les réseaux depuis des années et qui sont des sources graves de danger sur les personnes et les biens au moment des pluies torrentielles. De grands quartiers des chefs-lieux de wilaya et de daïra se transforment en lacs pendant des jours, faute d'une simple opération de routine pour la voirie locale : curer les avaloirs existants et le réseau d'assainissement encore fiable. Alors que des cités occupant plusieurs centaines de mètres carrés ne sont même pas dotées d'avaloirs, créant en hiver des situations invivables pour les résidants et les riverains qui sont, soit condamnés à se cloîtrer chez eux, soit à se munir d'un matériel semblable à celui des sapeurs-pompiers pour pointer le nez dehors. De plus, pas d'école pour les enfants, même si celle-ci est située juste en face, pendant une dizaine ou une quinzaine de jours. L'incivisme de quelques-uns rajoute une belle couche de désordre et de laisser-aller à la démission des responsables locaux. Donc, à Tizi Ouzou, on ne pense ou on ne veut pas du «gouverner, c'est prévoir».