La capitale des territoires sahraouis occupés, El Ayoun, est sous état de siège imposé depuis lundi dernier par les forces d'occupation marocaines qui ont interdit tout regroupement de citoyens dans les quartiers de la ville, rapportait hier l'agence de presse sahraouie (SPS), citant des sources «concordantes». Cette mesure, précise la même source, a été instaurée après que des activistes sahraouis eurent accroché des drapeaux frappés du sigle de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD) sur les édifices et les locaux de l'administration marocaine. La première intervention, est-il précisé, a eu lieu dans une des localités d'El Ayoun où les services de renseignements ont constaté des tracts appelant à l'autodétermination du peuple sahraoui et au retrait de l'occupation marocaine du Sahara occidental. Durant cette intervention, est-il ajouté, les forces de sécurité marocaines ont mené une campagne de recherche dans les rangs des citoyens sahraouis, a ajouté la même source. En plus d'El Ayoun, les manifestants sahraouis ont suspendu des drapeaux de la RASD sur les édifices du tribunal de première instance à la place du drapeau marocain dans la ville de Smara occupée. Au sud du Maroc, c'est la ville de Tarfaya qui a également été le théâtre des mêmes manifestations appelant à l'indépendance, entraînant le quadrillage des principales rues de la ville par les forces de sécurité. Toujours dans le sud du Maroc, dans la ville de Goulimine précisément, des drapeaux sahraouis ont été plantés sur les édifices des établissements scolaires et des slogans annonçant la solidarité avec les citoyens de Sidi Ifni ont été lancés. Cette ville, rappelons-le, a été, il y a quelques jours, le théâtre d'un soulèvement de sa population pour manifester contre les conditions de vie, lequel soulèvement a été suivi d'une répression féroce de la part des forces marocaines. Face à la dégradation de la situation dans les territoires occupés et au sud du Maroc, le principal parti d'opposition au Maroc, Ennahj Eddimocrati (la voie démocratique) a réagi pour dénoncer «avec force» la répression et les arrestations perpétrées par les autorités marocaines contre les militants sahraouis, rapporte toujours SPS. Dans un communiqué sanctionnant les travaux de sa réunion tenue récemment à Casablanca, la commission nationale du parti marocain a appelé «toutes les forces démocratiques à œuvrer pour la libération des prisonniers politiques sahraouis qui se trouvent dans les prisons marocaines». Le secrétaire général du parti, Abdallah Elharif, avait déjà appelé, mardi dernier, le gouvernement marocain à l'arrêt de toutes les formes de répression contre le peuple sahraoui. Il avait, par ailleurs, réitéré son appel pour la libération «immédiate et inconditionnelle» des prisonniers politiques sahraouis, soulignant que l'Union européenne avait émis comme condition le respect des droits humains au Sahara occidental pour sa coopération avec le Maroc. M. C.