La diplomatie algérienne marque un retour d'écoute triomphant sur les scènes régionale et internationale. Que ce soit sur le plan continental, au niveau des institutions politiques multilatérales ou au sein de l'organisation onusienne, les positions pertinentes de l'Algérie sur de nombreux dossiers d'actualité s'imposent aujourd'hui comme des références incontournables. C'est, en tout cas, le constat qui ressort de la participation du président Abdelaziz Bouteflika aux travaux de la 64ème session de l'AG des Nations unies ainsi que de son intervention au sommet Afrique-Amérique du Sud (ASA). Les choix prônés de longue date par l'Etat algérien sur les questions brûlantes de l'actualité font désormais consensus. La lutte contre le réchauffement climatique, les raisons profondes et les réactions adéquates face à la crise financière et économique mondiale, le développement durable et équilibré en guise de riposte à la crise alimentaire qui affecte les pays émergents, l'urgence d'une stratégie globale pour contrer la menace terroriste ainsi que la nécessité d'une réforme profonde des missions de l'ONU sont autant d'impératifs interdépendants sur lesquels les grands de ce monde commencent à s'accorder en reprenant à leur compte les options prônées par l'Algérie depuis le début des années 1990. L'intervention remarquée du président algérien au siège de l'ONU à New York, rappelant les analyses et les conclusions antérieures de son pays, a constitué une espèce de synthèse des idées aujourd'hui à la mode dans les couloirs de l'institution dirigée par Ban Ki-moon. Les discours développés à cette occasion par des leaders occidentaux comme le président américain, Barack Obama, son homologue français, Nicolas Sarkozy, ou encore le secrétaire général de l'ONU, rejoignent visiblement, en termes de diagnostic et d'alternative, les perspectives développées et défendues de longue date par l'Etat algérien. Les entretiens, en marge de cette session, avec de hauts responsables du département d'Etat américain, le chef de la diplomatie française, le président russe, Dimitri Medvedev, et nombre de représentants d'organisations régionales ont invariablement souligné l'intérêt de la communauté internationale à ouvrir une nouvelle page où il sera question de cogestion des conflits, de démocratisation de l'appareil onusien, de développement équitablement réparti et d'efforts conjugués pour appréhender les grands défis communs du 21ème siècle. Au Venezuela, l'adresse du chef de l'Etat à la soixantaine de pays membres du sommet Afrique-Amérique du Sud a également suscité une attention et un intérêt particuliers. Militant pour un approfondissement pragmatique de la coopération Sud-Sud à travers un partenariat mutuellement bénéfique pour le deux ensembles régionaux, le président Bouteflika a défini un mode d'emploi précis à cette association naissante. Les principaux points évoqués à cet effet ont été intégralement mis exergue dans la déclaration finale qui a sanctionné ce deuxième sommet de l'ASA. Reçu en grande pompe à Cuba (un privilège rare eu égard aux us diplomatiques austères de l'île), Bouteflika a profité de son séjour pour donner un exemple concret à cette coopération Sud-Sud. Les responsables des deux Etats ont en effet profité de cette occasion pour définir de nouvelles perspectives au partenariat privilégié qui lie les deux pays dans de nombreux secteurs d'activité. Les échanges économiques et commerciaux, en constante croissance, entre les deux pays sont appelés à s'intensifier à court et moyen terme. Le cadre exécutif et les instruments de suivi et d'évaluation nécessaires ont été mis en place pour atteindre les objectifs fixés dans les délais qui leur sont impartis. Par ailleurs, la contribution algérienne à la construction de l'Union africaine (UA), son apport précieux au renouvellement de ses instruments et pratiques, ont été d'un précieux concours dans le retour du continent noir sur le devant de la scène internationale. Le co-développement durable, la sécurité et la paix, la solidarité multilatérale pour faire face aux impératifs de l'heure, et la cohésion dans la prise de positions pour peser sur la politique internationale sont autant de dossiers africains urgents dans lesquels l'Algérie s'est résolument investie. Le périple du président Bouteflika en Amérique marque pour ainsi dire un retour triomphant de la diplomatie algérienne sur les scènes internationale et régionale. K. A.