Photo : A. Lemili De notre correspondant à Constantine A. Lemili Est-il possible d'intéresser un public à la fréquentation d'établissements culturels si les manifestations ne font pas l'objet d'une large communication ? Est-il normal que les portes d'un établissement culturel restent hermétiquement fermées alors qu'à l'intérieur se déroule une conférence ou tout autre événement réputé à large portée pédagogique ? Enfin, est-il concevable de discriminer une langue par rapport à une autre et, en le cas d'espèce, celle française de celle arabe et/ou inversement ?Voilà trois questions que ramasse ou a ramassées en trois réponses la direction de la culture de Constantine au cours des dix derniers jours du mois d'avril cours.S'agissant de la communication, les responsables de la maison de la culture évacueront sans doute du revers de la main la question en soulignant que «l'information a été donnée par la radio locale». Est-ce suffisant ? Certes non. Il est de notoriété publique que ceux qui se branchent sur celle-ci sont les conducteurs des différents moyens de transport public, les femmes au foyer et au sein de l'administration par souci d'utilité (les responsables) ou par désœuvrement… la majorité des fonctionnaires d'autant que les moyens de réception que sont les téléphones mobiles raccourcissent formidablement l'exercice. Portes closes ? Nous n'inventons rien. Au plus fort de la semaine du livre, celles de la maison de la culture Mohamed Laïd Khalifa le sont restées alors qu'à l'intérieur se déroulaient des manifestations qui ne sauraient être taxées de négligeables. Loin s'en faut, compte tenu de l'importance effective des communications faites dans le domaine par des universitaires dont certains sont venus de bien loin.Et pour conclure, lors de la rencontre sur la problématique de l'édition en Algérie, le directeur de la culture n'a pas jugé mieux que de s'en prendre aux journalistes de la presse francophone lesquels, à ces yeux, ont pour vocation plus d'éreinter la culture que de lui accorder leurs faveurs. Il fera jusqu'au procès des buralistes qui mettent en évidence les titres en langue française plutôt que ceux en langue nationale «contraignant le lecteur à se baisser pour récupérer le journal». Tout cela au-delà du positionnement de la langue nationale par rapport au sol. Du «pur» délire qui dit malheureusement son nom. Dans tout cela, le directeur de la culture, dont nous avons déjà dit qu'il avait le mérite d'avoir suscité une activité intense depuis sa désignation (environ cinq mois), semble avoir oublié que jusqu'à ce jour, il n'y a «hélas» que deux journalistes de la presse en langue française qui font l'honneur d'assister aux rencontres se déroulant à la maison de la culture Mohamed Laïd El Khalifa et qui matérialisent cette présence par l'information qu'ils distillent. Il semble donc logique à travers ses trois réponses que la salle soit à 90% vide lors des activités qui y sont organisées. Il serait impardonnable, par voie de conséquence, de reprocher aux habitants ou du moins ceux qui se sentent encore des accointances avec la culture d'avoir pris, pour le moins, leurs distances.