De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Face aux contraintes financières et à l'indisponibilité d'un espace adéquat pour leur organisation par les différents secteurs (éducation, culture, jeunesse, agriculture), les festivals continuent d'exister au gré du temps et des humeurs des responsables locaux. Alors que certaines manifestations s'annoncent, d'autres, par contre, disparaissent au grand dam de la population locale, du mouvement associatif et de certaines compétences locales ayant un profit à tirer de la tenue des festivals. Le secteur agricole, qui avait l'habitude d'organiser la fête des olives et des céréales dans la wilaya de Bouira, s'est avéré, ces dernières années, incapable de réussir la tenue de ses rencontres. Après une éclipse de six ans, l'initiative prise cette année par la direction des services agricoles, de jumeler la fête des céréales et celle des olives, n'a pas donné le succès escompté de la population et des agriculteurs. Pour la période estivale en cours, la seule manifestation attendue est le festival des montagnes, lequel sera organisé pour la troisième fois dans la localité de Haïzer, précisément au niveau du mont Mimouna, situé au versant du Djurdjura, à quelques encablures du complexe de Tikjda ; c'est une rencontre touristique, sportive et culturelle, organisée par l'association Mimouna de Haïzer, en partenariat avec l'association française. Pour Tikjda et les directions de wilaya de Bouira, de la jeunesse et des sports, de l'environnement, de la culture et du Parc national du Djurdjura (PND). Pour plus d'impact, ces organisateurs attendent une forte participation des universitaires du centre du pays et des amateurs de sports de montagne ainsi que de la population de la région. Leurs objectifs sont : la sensibilisation des populations au respect de l'environnement et de la montagne, la réhabilitation et la promotion du site Mimouna et, enfin, l'engagement de réflexions sur le développement durable en montagnes, notamment l'eau, l'agriculture de montagne et le tourisme écologique. Toutefois, concernant les éditions passées de ce festival, il y a lieu de noter que l'intérêt des citoyens en est encore au stade de balbutiement, et ce, malgré une large couverture médiatique de la presse nationale. La manifestation apparaît, pour certains, comme un simple rendez-vous de villégiature. Du côté des animateurs desdites associations, un effort conséquent des autorités locales était plus que souhaitable afin de réussir ce festival d'envergure, alors que, pour les responsables, le déblocage d'une enveloppe financière est assujetti à un programme préétabli. Pour le secteur de l'éducation, le Festival national de la poésie et de la prose scolaires semble être la grande fierté de ses responsables. Ces derniers en sont à la septième édition et aspirent à plus de participation des élèves et des établissements scolaires. Cependant, cette manifestation, qui se déroule selon un schéma de compétition culturelle et littéraire entre les participants qui viennent des différentes wilayas du pays, se réduit au fait d'annonce des lauréats et de la remise des prix. L'organisation se déroule sur un rythme de déjà-vu, avec l'absence d'originalité et de recherche d'année en année, et les lauréats ne sont pas encouragés à produire après leur consécration. Il y a lieu de signaler qu'en raison d'un manque d'infrastructures adéquates, ce festival scolaire se tient dans un vase clos, car, seuls quelques invités parmi les enseignants et responsables sont conviés à assister, son impact sur la société est donc très limité. Cela interpelle les organisateurs à être plus imaginatifs à l'occasion des prochaines éditions. Par ailleurs, le coup d'envoi du 1er festival sur le patrimoine amazigh, organisé sous le titre de «Patrimoine amazigh, gloire et civilisation», a eu lieu au mois d'avril dernier. Au cours de cette manifestation dédiée au monde rural, plusieurs activités artistiques et culturelles et des représentations théâtrales ont été présentées dans le cadre de la relance de l'ouverture et de l'échange entre les cultures avec la consécration du concept de l'unité de la nation algérienne.