Photo : Riad Par Ali Boukhlef Il ne reste plus que deux mois pour le renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation. Cela suffit à animer les couloirs des partis politiques concernés. Si certains luttent pour sauvegarder des positions déjà acquises, à l'instar du FLN qui veut préserver sa majorité, d'autres s'apprêtent à faire leur entrée pour la première fois au palais Zighout Youcef, qui abrite le siège de la chambre haute du Parlement. C'est le cas du Front national algérien de Moussa Touati. Si le FNA est arrivé en troisième position lors des dernières élections locales avec un peu plus d'un millier d'élus, il n'est pas dit qu'il arrachera un siège au Conseil de la nation. La raison est que ce parti n'est majoritaire dans aucune Assemblée populaire de wilaya. Mais en attendant le jour J, le président, Moussa Touati, commence déjà à alerter sa base en organisant des réunions, comme c'était le cas hier à Alger. «Nous allons réunir nos élus à travers le territoire national, nous allons jauger nos forces et nous verrons d'ici là la stratégie à adopter», a affirmé Mohamed Tin, chargé de l'information au FNA. Notre interlocuteur a fixé la date du 20 octobre pour pouvoir se prononcer sur la position à prendre et sur les candidats que présentera le parti qui tentera une entrée au Sénat. Contrairement au FNA, le Parti des travailleurs ne présentera pas de candidats. Le parti de Louisa Hanoune n'est pas d'accord avec le système parlementaire bicaméral. Cela n'empêche pas ses élus locaux d'organiser des «accords politiques en fonction de chaque situation», assure Djelloul Djoudi, chargé de communication de cette formation. Le responsable du parti a rappelé, dans un entretien téléphonique, que sa formation avait adopté la même position en 2003 et en 2006. Mais Djaoudi précise qu'il ne s'agit absolument pas de marchandage, comme «c'est le cas depuis un moment». Au Front de libération nationale, le problème est ailleurs. Majoritaire actuellement avec 55 sénateurs, l'ancien parti unique compte rafler la mise, même s'il a apparemment tempéré ses ardeurs quant à la prise de la présidence de la chambre haute du Parlement. «Nous organisons des rencontres, dans le sillage de la préparation du Congrès, avec les élus pour décider de la stratégie à prendre. Nous allons également étudier les questions des alliances au niveau local», précise Saïd Bouhedja, contacté hier, qui s'est montré très optimiste quant au score de son parti qui contrôle la majeure partie des assemblées élues. Le député de Skikda s'est montré moins loquace quand il s'agit d'aborder la question de la présidence de la Chambre. On se souvient que, depuis quelques jours, le groupe parlementaire du FLN est monté au créneau contre l'actuel président, Abdelkader Bensalah, membre du RND mais désigné comme sénateur dans le groupe du tiers présidentiel. On lui reproche essentiellement de favoriser le groupe RND, pourtant minoritaire avec 29 parlementaires. «Non, la question n'est pas posée», rétorque seulement Bouhedja qui ne veut visiblement pas irriter ses alliés de l'Alliance présidentielle. L'opposition, par contre, ne semble pas donner trop d'importance à cette échéance. Au FFS, le chargé de communication nous a rappelé que la décision définitive n'est toujours pas arrêtée par les instances du parti qui vont se réunir prochainement. Quant au RCD, qui dispose déjà de deux parlementaires, élus pour le compte de la wilaya de Tizi Ouzou, dont un sera renouvelé, il semble que ses responsables sont beaucoup plus affairés à préparer l'université d'été du parti qui se déroulera durant la dernière quinzaine de ce mois. Les membres du Conseil de la nation, qui a un mandat de six ans, sont élus parmi les élus locaux pour les deux tiers du Conseil qui compte 144 parlementaires. Chaque trois ans, une moitié des sénateurs élus est renouvelée. L'autre tiers des sénateurs est constitué de 48 personnes choisies par le président de la République. On les appelle les sénateurs du tiers présidentiel. Une moitié d'entre eux est également renouvelée tous les trois ans. Le président du Conseil de la nation est le deuxième personnage de l'Etat dans l'ordre protocolaire, suivi du président de l'Assemblée populaire nationale et du Premier ministre.