Photo : Riad Par Ali Boukhlef C'est sans surprise que les trois partis de l'Alliance présidentielle remportent à une majorité écrasante les élections sénatoriales du 29 décembre dernier. En effet, sur les 48 sièges à pourvoir les trois formations en ont glané 45 à elles seules, laissant les trois autres postes au RCD (1) et au Front national algérien, qui fait sa première entrée au siège du Conseil de la nation avec deux sénateurs. Le Mouvement de la société pour la paix de Bouguerra Soltani est le plus grand perdant. Le parti islamiste a tout simplement perdu 5 sénateurs, puisque au lieu de sept membres au Conseil de la nation lors de la précédente législature, le parti créé par Mahfoud Nahnah n'en compte désormais que deux, ex aequo avec le Rassemblement pour la culture et la démocratie qui garde son autre siège de Tizi Ouzou. Cette chute brutale du MSP s'explique par le recul de ce parti lors des élections locales de 2007. Car les élections sénatoriales sont la résultante directe du scrutin local. C'est cette arithmétique qui a d'ailleurs permis au Front national algérien (FNA) de Moussa Touati de faire son entrée dans l'hémicycle du palais Zirout Youcef, avec deux élus. Il faut rappeler que ce parti avait créé la surprise il y a deux ans en se plaçant en troisième position lors des élections locales de septembre 2007 avec un millier d'élus, derrière le FLN et le RND. En un mot, il a fait mieux que le MSP qui ne cesse d'enregistrer des reculs, malgré son attachement à une Alliance présidentielle toujours vacillante. Le Rassemblement national démocratique est l'autre gagnant de cette élection. Avec 33 sénateurs (a qui il faut ajouter le président, Abdelkader Bensalah, choisi, lui, dans le tiers présidentiel) le parti d'Ouyahia n'a pas seulement réussi à sauvegarder l'ancien score, mais il a fait mieux. Le RND a donc gagné quatre sièges par rapport aux 29 de l'ancienne législature. En plus du nombre de ses élus locaux qui s'est multiplié, le Rassemblement national démocratique a sans doute récolté les fruits de son alliance avec le Parti des travailleurs de Louisa Hanoune, même si le soutien de cette dernière a fait défaut au moins dans deux circonscriptions, à savoir Alger et Oran où les suffrages du PT sont allés arrondir les chiffres des candidats du FLN qui ont d'ailleurs été élus. Quant au FLN, il a fait l'essentiel : le nombre de ses sénateurs est resté inchangé. L'ancien parti unique reste largement majoritaire au sein de la chambre haute du Parlement avec 55 sénateurs, sans compter les proches nommés au titre du tiers présidentiel. El Islah, version Djamel Benabdesselam, est l'autre parti islamiste qui a perdu lors de ce scrutin. La formation créée en 1999 par Abdellah Djaballah ne compte désormais aucun membre au Conseil de la nation. Dans l'ancienne législature, ce parti avait tout de même deux élus. Mais autres temps, autres mœurs, ce parti est aussi victimes des résultats des élections locales de 2007. Quant aux absents, notamment le Front des forces socialistes, ils ne figurent donc pas sur la liste d'appel du président du Conseil de la nation. Ce dernier pourrait être changé dans les prochains jours. Mais d'ici là, les heureux élus vont d'abord savourer les congés de fin d'année.