Photo : S. Zoheir Par Ali Boukhlef Le Front des forces socialistes joint l'acte à la parole. Après avoir décidé, le jeudi 17 décembre, de boycotter les élections portant renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation, qui aura lieu le 29 décembre prochain, le parti de Hocine Aït Ahmed a envoyé, avant-hier, une note aux élus du parti pour leur demander, officiellement, de ne pas participer au scrutin. «Il n'échappe à personne que ce renouvellement partiel du Sénat n'est qu'une procédure de renforcement du dispositif politique du pouvoir. Ignorant les préoccupations de la population, cette institution est devenue le lieu où se côtoient les réseaux clientélistes du pouvoir et les cercles maffieux d'intérêts», écrit, en effet, le premier secrétaire national du FFS, Karim Tabbou, dans sa missive datée d'hier. Pour le FFS, «la fidélité aux devoirs de vérité, de pédagogie et de lucidité exige de chacun de nous que l'on reste engagé pour le changement radical, pacifique et démocratique des institutions. L'attitude de boycott de cette énième fourberie institutionnelle relève du courage, de la cohérence et de la rigueur politiques», ajoute le document dans lequel le responsable du parti rappelle que sa formation a déjà entériné la décision de boycotter ce scrutin lors d'une session du conseil national, tenue jeudi dernier à Ghardaïa. «[…] Afin d'éviter les incompréhensions susceptibles d'induire en erreur nos élus, le parti recommande à l'ensemble des élus au niveau des Assemblées populaires communales [APC] et des Assemblées populaires de wilaya [APW] de ne pas participer à cette élection sénatoriale, sous quelque forme soit-elle», a, donc, instruit Karim Tabbou qui précise que cela implique une abstention de voter, de se présenter candidat et de porter sa voix sur un autre postulant. Le Front des forces socialiste est le seul parti politique présent dans les assemblées locales à boycotter l'échéance du 29 décembre prochain. Refusant de présenter des candidats, car n'étant pas convaincu du système parlementaire bicaméral, le Parti des travailleurs a, néanmoins, passé un accord avec le RND pour soutenir les élus de ce dernier, en dehors des wilayas d'Alger et d'Oran où les partisans de Louisa Hanoune vont porter leurs voix pour les postulants sous la bannière FLN. Le parti que préside Hocine Aït Ahmed a déjà pris part à des élections sénatoriales en 1997 et en 2002. Chaque trois ans, un tiers des membres du Conseil de la nation (48 parlementaires) est renouvelé. Les candidats, un par wilaya, sont élus parmi et par les élus locaux. Les élections de cette année auront lieu le 29 décembre prochain. A rappeler également que le Conseil de la nation, deuxième chambre du Parlement avec l'Assemblée populaire nationale, compte 148 membres. 96 sont élus à raison de deux représentants par wilaya. Quant au reste, c'est-à-dire 48, ils sont choisis par le président de la République «parmi les personnalités nationales», selon la Constitution.