Photo : Riad Par Ali Boukhlef Le parti du Front de libération nationale est de nouveau sur un brasier. A quelques mois du neuvième congrès ordinaire, prévu l'année prochaine, le FLN se dirige vers une nouvelle fissure qui risque de remuer le couteau dans les plaies restées béantes depuis celui de 2005. Et, comme l'histoire se répète souvent, ce sont pratiquement les mêmes animateurs qui rééditent le même scénario. A la direction actuelle, animée bien entendu par le secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, qui continue à préparer le congrès de manière presque normale, s'oppose une autre équipe, dirigée, entre autres, par Abbas Mekhalif, Abdelkader Zidouk, l'ancien mouhafadh de Tizi Ouzou, Akli Arbouche, Abdesselam Medjahed. Ces derniers, qui ont pour point commun d'avoir fait partie de l'équipe ayant dirigé le FLN du temps de Benflis, réclament plus de «transparence et une préparation saine du congrès». «Nous sommes contre tout ce qui se fait actuellement», peste Abdelkader Zidouk, contacté hier par téléphone. Notre interlocuteur, qui précise qu'il n'est pas exclu du fait qu'il est membre du conseil national, dénonce ce qu'il appelle «favoritisme, passe-droits et corruption» dans le choix des délégués devant participer au 9ème congrès du FLN. Les reproches ne s'arrêtent pas là, puisque le groupe de Zidouk accuse l'actuelle direction de «fermer des kasmas et des mouhafadhas» et de vouloir «fermer le jeu» en refusant d'inviter d'anciennes personnalités (il a cité Karim Younes, Boualem Benhamouda et Abdelhamid Mehri) de sorte à permettre aux militants de «choisir en toute liberté». Pour afficher leur bonne volonté, les compagnons de l'ancien candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2004 indiquent qu'ils ont déjà soumis leurs revendications à l'actuel secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem. Mais ce dernier «n'a rien fait», indique amèrement Zidouk qui annonce que son groupe compte organiser un congrès parallèle. Pour ce faire, ils ne comptent pas attendre. D'ores et déjà, ce groupe de cadres a entamé la tenue de congrès régionaux, à l'image de celui qui va se tenir samedi prochain à Oran et qui réunira les wilayas de l'Ouest. Suivront, deux autres rencontres dans l'est et une autre au centre du pays, pour arriver, ajoute le membre du conseil national du FLN, à une rencontre nationale qui aura lieu à une date non encore précisée. Mais il faut dire que cette crise s'est déjà matérialisée, des remous agitent certaines mouhafadhas, à l'image de celle de Tizi Ouzou, où l'actuel dirigeant, le député Saïd Lakhdari, est contesté par plusieurs cellules locales, ce que ce dernier a récusé. La chose n'est pas vue sous cet angle au sein de la direction qui s'étonne, par la voix de Saïd Bouhadja, secrétaire national chargé de la communication, qu'on parle déjà de délégués. «Les grandes batailles n'ont pas commencé», a d'emblée indiqué le député de Skikda. Pour lui, les préparatifs se poursuivent et de manière régulière. Preuve en est que, lors de notre entretien, il venait de sortir d'une réunion de la commission nationale de préparation du congrès. Il s'est même étonné que «des militants» comme Zidouk tiennent de tels propos. «Ils peuvent venir exposer leurs idées», ajoute Bouhadja qui poursuit : «De toute façon, l'essentiel est que la direction n'est pas divisée.» En tout cas, des rebondissements peuvent survenir au mois de décembre prochain quand l'opération de choix des délégués sera entamée. Pour l'instant, les déclarations des opposants à l'actuelle direction sont perçues par les responsables comme faisant partie d'une «conspiration qui vise non seulement le FLN mais l'ensemble de l'Etat algérien», conclut Bouhadja.