Photo : M. Hacène Par Ali Boukhlef Le parti du Front de libération nationale entre dans une zone de transition qui va le mener vers l'organisation de son neuvième congrès. Pour marquer cette «pause», le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a réuni, hier à Alger, les mouhafedhs du parti à travers le territoire national pour débattre des rapports de chaque région. Mais il n'y a pas que cela. Puisque, comme cela est de coutume à la veille de chaque congrès, des voix commencent à s'élever -même parfois de manière hasardeuse- pour se placer dans cette échéance. Mais la chose ne semble apparemment pas facile pour eux, puisque, à peine certaines voix ont commencé à se faire entendre que Abdelaziz Belkhadem a trouvé une parade : faire signer un communiqué aux mouhafadhs du parti de manière à dénoncer ce qu'il qualifie de «comportements irresponsables».Avant cela, le secrétaire général du FLN a annoncé la couleur. Pour lui, la seule légitimité qui passe est celle qui vient par le biais des urnes. «Pour la réussite du prochain congrès, il faudra tenir compte de deux points importants : le premier est la légitimité par la représentativité. Autrement dit, personne ne viendra au Congrès sans les suffrages de la base. La deuxième chose est la globalité de la représentativité, puisque nous n'avons de comptes à demander à personne, tout comme nous n'exclurons personne. De la même manière, nous n'avons peur de personne», dira Abdelaziz Belkhadem avant de lancer une sorte de défi à ses opposants. «La force d'une opinion n'est pas dans la capacité à publier un communiqué dans la presse, mais dans la représentativité acquise au niveau des militants», a-t-il pesté à l'adresse d'un groupe de militants -qu'il na pas cité- mais reconnaissables à travers des campagnes médiatiques menées depuis quelques semaines. Il s'agit, en réalité, d'un groupe de responsables, réunis autour de Abbas Mikhalif, qui tentent d'organiser ce qu'ils qualifient de «congrès parallèle». Sauf que l'initiative n'est apparemment pas près de voir le jour. Et pour mieux achever ses «adversaires», Abdelaziz Belkhadem a eu cette sentence qui en dit long sur le climat qui règne au sein du vieux parti à quelques semaines de la tenue de son congrès : «Même ceux qui ne sont pas d'accord avec nous sont les bienvenus. A la seule condition qu'ils arrivent à convaincre la base», a-t-il assuré. Sur un autre plan, Belkhadem a tenté de tracer les grandes lignes de la politique de son parti dans les prochains jours. Il a même réitéré ses convictions qui s'articulent autour de rejet de la politique de quotas pour la représentativité féminine. Même si le responsable du FLN admet que, parfois, «on est obligé de transcender les questions juridiques pour atteindre des objectifs politiques». Par objectifs politiques, le secrétaire général du FLN parle essentiellement de transgresser les textes du parti qui obligent les candidats du parti à justifier d'au moins cinq ans de militantisme. «Nous devons ouvrir une brèche pour bénéficier de l'expérience des femmes même si elles n'ont pas cinq ans d'ancienneté», a-t-il lancé à l'adresse des responsables présents. Sur le plan national, Abdelaziz Belkhadem a réaffirmé son attachement à l'Alliance même si, a-t-il soutenu, «il faut faire un bilan d'étape». Au passage, il n'a pas manqué d'égratigner «les partis politiques» qui n'ont rien fait, à ses yeux, alors que «le front social bouillonne».