De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Le compte à rebours de la deuxième phase de l'opération de relogement des familles des Planteurs a été lancé, mercredi, au palais des sports Hamou Boutlelis à Oran. Une foule compacte a pris d'assaut la structure sportive pour s'enquérir du sort qui lui a été réservé. Devant la porte du palais des sports, les policiers essaient de canaliser cette marée humaine impressionnante. Des pics de tension sont, de temps en temps, perceptibles à chaque fois qu'un groupe de familles est admis dans la salle. Des bousculades et des cris stridents de femmes fusent pour rappeler l'ampleur du désespoir qui hante ces familles. Dans l'enceinte du palais des sports, les familles attendent que leurs noms soient cités pour pouvoir s'acquitter des frais de location et de cautionnement. Ils auront mercredi, jeudi et samedi pour pouvoir effectuer les formalités d'usage auprès des services de l'OPGI, nous dit-on. A l'intérieur, des élus de l'assemblée de wilaya APW acceptent de nous confier quelques informations au sujet de cette opération. On croit savoir que les autorités locales ont mis à disposition 606 logements pour un total de 800 familles inscrites sur la liste des bénéficiaires. Ces logements se répartissent comme suit : 353 F3, 57 F2 et 196 F4. 300 autres logements sociaux, faisant partie du lot et devant être attribués cette fois-ci ont été cédés aux sinistrés du dernier séisme qui a frappé Oran, nous dit-on. D'aucuns estiment que «cette opération est empreinte de beaucoup de flou et de zones d'ombre, tant il est vrai que personne ne connaît les détails ni n'était au courant de l'existence de cette opération», affirme-t-on dans les arcanes de l'administration et au sein des associations civiles de la wilaya. Par ailleurs, on croit savoir que, «sur 1 100 familles ayant fait l'objet d'investigations, 130 ont été identifiées comme ayant bénéficié de l'aide de l'Etat à travers un logement ou une assiette foncière sociale», nous dit-on encore. Par ailleurs, «86 autres familles ont été écartées de la liste des bénéficiaires pour absence de documents prouvant leur domiciliation aux Planteurs», signale-t-on. Sur un autre registre, 24 handicapés sont placés dans des logements situés au rez-de-chaussée. Parallèlement au relogement des familles, les autorités locales sont décidées à procéder à la démolition des maisons, objet de ce recasement. A cet effet, une sexagénaire nous interpelle au dehors : «Moi, j'habitais dans mon bien depuis 1951. J'ai l'acte de propriété et tous les autres documents. Comment vont faire mes deux fils dans un minuscule F3 ? Chacun de mes deux fils veut que l'appartement soit mis à son nom. Comment je vais faire ?» s'insurge cette mère de famille.