De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali La décision des autorités de la wilaya de prélever un tiers des 900 logements -destinés à la troisième opération de relogement des habitants des Planteurs- et de les affecter aux victimes de l'effondrement, n'a pas été du goût de quelques dizaines d'habitants des Planteurs et de Ras El Aïn, qui ont manifesté leur colère jeudi dernier. Selon une source proche de la commission chargée de l'opération de tirage au sort, qui a eu lieu mercredi dernier au palais des Sports (le relogement aura lieu aujourd'hui, cette mesure doit être appréhendée comme «un prêt», les 300 logements devant être rendus à leurs destinataires avant la fin du mois de décembre. Argument que le premier responsable de la wilaya aurait voulu défendre lui-même, en se rendant, en fin de matinée, aux Planteurs, mais les protestataires n'ont pas voulu l'écouter, et ont accueilli la délégation officielle à coups de pierres. Selon les informations dont nous disposons, les petits affrontements ayant opposé les forces de l'ordre aux contestataires n'ont pas fait de blessés et aucune arrestation n'a été enregistrée. A cette décision très contestée, viennent s'ajouter le désespoir des uns, qui n'ont pas été tirés au sort, et la frustration des autres, ayant bénéficié de logements inadaptés. «Beaucoup dénoncent le fait de devoir déménager dans des F2 ou F3 alors qu'elles sont plusieurs familles à cohabiter dans le même haouch», explique l'un des représentants des familles des Planteurs, qui prévoit un relogement à haut risque aujourd'hui et demain. Depuis le lancement du relogement des 9 000 habitants des Planteurs -qui entre dans le cadre du programme national de résorption de l'habitat précaire (RHP)- près de 2 000 familles ont bénéficié de nouveaux appartements, notamment à la cité haï Yasmine, à l'est d'Oran. Les deux précédentes opérations de relogement, qui ont eu lieu en 2006 et 2007 (celle d'aujourd'hui serait la dernière), ont été émaillées d'affrontements et de violents incidents entre les habitants des Planteurs et les forces de l'ordre.