Encore des accidents de la route et d'autres victimes happées par la mort au détour d'un virage emprunté à folle allure. C'est justement cette allure qui est au centre de tous les drames survenant sur le macadam. Que de personnes emportées chaque jour par la Faucheuse et que d'estropiés à vie, à cause de la vitesse ! L'Algérie est en passe de ravir la place aux rares pays qui la devancent pour devenir celle qui enregistre le plus grand nombre d'accidents. La réalité est là. Le sang des victimes de la collision entre deux cars la semaine dernière n'est pas encore séché que d'autres morts sont venus allonger la liste macabre. Samedi dernier, 7 voyageurs ont perdu la vie avant la fin d'un parcours qui les menait de la wilaya de Batna vers la capitale. A Sétif, le même jour, ce sont 4 personnes qui ont péri. Portant encore le deuil de 13 des siens morts sur le pavé, Médéa pleure 3 nouvelles victimes décédées hier dans un fracas de voitures folles. Les enquêtes diligentées devraient en révéler la cause, mais il apparaît que le facteur humain est à l'origine de ces accidents. Un scénario qui a tendance à se répéter trop souvent du fait de l'irresponsabilité de conducteurs portés sur la vitesse. Il est malheureux de constater que ces derniers ne focalisent leur attention que sur l'accélérateur, en sachant qu'ils risquent leur vie et qu'ils mettent en péril celle des autres. Les bilans sont trop lourds, le décompte effectué par la Gendarmerie nationale fait état de chiffres de plus en plus élevés et en progression par rapport aux années précédentes. Au point où vont les choses, nous sommes en droit de penser que nous sommes condamnés à établir chaque semaine des bilans macabres, sans que rien ne vienne freiner l'hécatombe. Nos routes sont devenues des pistes de course où il n'est pas question de se laisser dépasser, advienne que pourra. L'issue est très souvent tragique. Il est clair que les instruments répressifs en usage n'ont pas pu porter leurs fruits, encore moins les campagnes de sensibilisation. Il faut dire que ces dernières n'ont pas une envergure qui leur permettrait de limiter les dégâts. Les pouvoirs publics doivent absolument parvenir à une stratégie en mesure d'arrêter le massacre sur les routes. Il y a urgence. Douze morts dans 22 accidents en seulement 2 jours (les 28 et 29 septembre), 64 morts en une semaine (du 30 septembre au 6 octobre), et respectivement 52 et 875 blessés qui risquent de rester handicapés durant toute leur vie, c'en est trop. Le permis à points qui, une fois approuvé, devrait s'insérer dans le plan de lutte contre les accidents de la route réussira-t-il à raisonner les conducteurs et à barrer le chemin à la mort ? R. M.