Photo : S. Zoheir Par Abdelhak Slimani Nassim est un jeune originaire d'une localité près de Médéa, qui travaille depuis quelques années déjà dans une entreprise étrangère à Alger. Agé de 36 ans, il avait fait une formation, dans sa wilaya natale, et après quelques années de chômage, il s'est décidé à se déplacer vers la capitale afin de trouver un emploi. Il a été pris en charge par des parents à lui. Effectivement, environ quatre mois après, il s'est trouvé un emploi. Aujourd'hui, il est marié. Sa femme, il l'a connue dans le cadre de son travail. Elle est employée dans une autre entreprise qui collabore avec la sienne. Mais, Nassim se souvient toujours de cette rocambolesque histoire qu'il a vécue quand il avait juste vingt ans. Il avait failli être marié de force. Et pour cause : il a été surpris, seul, avec une de ses cousines, moins âgée que lui de quatre années, non loin de la maison familiale. A quelques mètres seulement de la façade arrière de leur demeure et sans aucune intention «malsaine», cet «incident» s'est transformé, en l'espace de quelques minutes, en une véritable affaire, à laquelle se sont joints tous les proches et cheikhs surtout de la famille. Il aurait suffi de rien pour évoquer…l'honneur. Les parents des deux jeunes ont commencé alors à évoquer la «nécessité» d'un mariage. «J'allais entamer une formation à la ville. Je n'avais ni boulot ni rentrée d'argent. En plus de ça, j'étais trop jeune pour un mariage. Je ne pouvais admettre ça. J'ai dû batailler dur pour que les uns et les autres acceptent de croire qu'il n'y avait rien eu de grave et qu'ils renoncent à ce mariage en fin de compte», nous dira-t-il. Beaucoup d'autres jeunes Algériens, habitant des douars ou villages éloignés, se reconnaîtront dans cette histoire vécue par Nassim. Si, dans les villes ou grandes agglomérations, la situation est tout autre, puisque les jeunes sont un peu plus libres, adoptant de nouveaux réflexes et comportements, notamment avec l'école, qui est un lieu où les garçons et filles peuvent se «côtoyer» sans risque de faire face à la furia de l'entourage, dans les hameaux éloignés, où tous les habitants se connaissent et sont issus pratiquement de la même famille, les plus âgés maintiennent toujours la société dans les anciens schémas, cloisonnant ainsi les jeunes dans une vie modélisée respectueuse de l'ordre établi. Et au moindre «écart», ou bien c'est le mariage, dans le meilleur des cas, ou bien c'est le châtiment corporel, pour ne pas dire plus …