Le rendez-vous annuel de Laksaci devant les députés a permis de prendre le pouls des finances de l'Algérie. Des finances qui sont au beau fixe malgré le contexte international de crise économique qui a nécessité la mise en place d'une politique prudentielle. Globalement, le responsable de la plus haute autorité monétaire et financière du pays a dressé un tableau positif énumérant devant les parlementaires des chiffres rassurants. Lesquels se résument ainsi : un fonds de régulation des recettes de plus de 4 200 milliards et des avoirs extérieurs de plus de 10 500 milliards de dinars au premier semestre de l'année en cours. En somme, la majorité des indicateurs financiers du pays sont au vert même si les exportations algériennes en hydrocarbures ont baissé eu égard à la chute des cours de l'or noir sur le marché national. Cependant, cette solide situation financière ne devrait pas faire oublier les aspects négatifs qui continuent à caractériser l'économie nationale. Citons, entre autres, les affaires de corruption, en témoignent les procès qui se tiennent ces derniers temps dans des affaires qui impliquent les cadres de la nation. En témoigne le nombre d'infractions constatées à l'issue des opérations de contrôle bancaire effectuées par les experts de la Banque d'Algérie. Rien qu'en 2008, 81 affaires de blanchiment d'argent pour un montant global dépassant les 5 400 millions de dinars. Dans le rapport présenté par Mohamed Laksaci, les défaillances citées dans la gestion des banques sont bien nombreuses, que ce soit aux plans interne ou externe. Les opérations de contrôle et de supervision ont donc montré le non-respect des normes en vigueur. Le constat concerne beaucoup plus les banques privées (52%) qui souffrent de l'absence de «dispositif complet de contrôle interne» pour reprendre l'expression utilisée dans le rapport de la Banque d'Algérie. Ce qui sous-entend que le problème de qualification et de formation se pose dans nos banques. Car le contrôle tout comme la gestion de manière globale nécessite des compétences et des outils managériaux modernes adaptés aux normes. L'autre point relevé dans la présentation du rapport, c'est qu'en dépit des performances financières, l'économie nationale a plus que jamais besoin d'être diversifiée. Laksaci l'a bien souligné. C'est une manière d'appeler encore les banques à jouer le jeu de l'investissement en contribuant efficacement à financer l'économie nationale. C'est connu, les dossiers en attente du feu vert des banques pour l'obtention des crédits sont nombreux. Là aussi, le défi s'annonce dur à relever. Car les établissements financiers devraient en premier lieu mettre l'accent sur l'amélioration de la gestion des risques particulièrement en ces temps de crise financière. Encore une fois, la bataille, c'est le perfectionnement des ressources humaines. Lesquelles sont restées à la traîne pendant de nombreuses années… S. I.