En matière d'échanges universitaires, la coopération algéro-allemande reste largement insuffisante au regard des opportunités existantes. C'est le constat fait par les participants aux journées d'études organisées conjointement par l'Office allemand des échanges universitaires (DAAD) et l'Université d'Alger. Lors de cette rencontre qu'abrite depuis hier la faculté des langues et des sciences sociales de Bouzaréah, l'unanimité a été totale quant au fait que plusieurs facteurs peuvent expliquer la faiblesse des relations dans le domaine de l'enseignement supérieur entre l'Algérie et l'Allemagne. Outre le facteur lié à la langue, que d'aucuns jugent difficile comparativement à la langue de Molière ou de Shakespeare, de nombreux intervenants ont mis en exergue la faible étendue du volet culturel (comparativement par exemple à la France dont l'influence s'explique, bien évidemment, par des considérations d'ordre historique, ndlr). A ces facteurs, il y a lieu d'ajouter ceux liés à la géographie et au manque d'efficience de la politique visant à faire connaître d'avantage la langue de Goethe. En guise d'illustration à cette faiblesse des échanges entre les deux pays, M. Christian Bode, secrétaire général du DAAD, mettra en exergue le fait que sur les 230 000 étudiants étrangers qui suivent leurs études en Allemagne, seulement 280 Algériens y figurent. «Je me dois d'avouer que la coopération entre l'Algérie et l'Allemagne est en deçà de ce qui est attendu. Des efforts doivent tout de même être consentis pour être à la hauteur des étudiants marocains (6 000) ou égyptiens (3 000). Notre organisme peut appuyer toute initiative visant à impulser une dynamique à la coopération entre nos deux pays. Nous pouvons aider sur le plan financier. Je suis sûr qu'à l'image de l'Egypte, une université allemande en Algérie verra le jour d'ici peu», tiendra-t-il à souligner. A la faveur des différentes communications données par les uns et les autres, il semble bien qu'un intérêt particulier est consacré à des questions comme l'environnement, l'urbanisme, les effets induits par la mondialisation ainsi qu'à l'énergie. Au sujet de ce dernier point, un intervenant dira que l'Algérie doit tirer profit de l'énergie solaire bien plus que les autre pays. «Votre pays peut produire l'électricité à base d'énergie solaire et les sociétés européennes se chargeront de son transport», soulignera-t-il. De son côté, l'un des responsables de l'institut Goethe chargé de la dispense de la langue allemande, indiquera que des efforts allaient à l'avenir déployés en vue de faciliter un meilleur apprentissage de la langue allemande en Algérie. A signaler que l'Office allemand des échanges universitaires est un organisme qui assure annuellement des bourses à quelque 60 000 enseignants et étudiants de par le monde. Son budget de fonctionnement est de 350 000 euros par an. B. L.