Photo : S. Zoheir Par Abderrahmane Semmar La colère gronde au sein des lycées. Les programmes chargés et les emplois du temps scolaires incohérents suscitent désormais une vague de protestation parmi les lycéens. Et ces derniers se mettent à bouger pour organiser cette contestation. Ainsi, tout porte à croire que le scénario de l'année dernière s'apprête à se reproduire. En effet, le mouvement lycéen monte au créneau ces dernières semaines et ne se ralentit guère au cours ces derniers jours. Bien au contraire. Pour preuve, pas plus tard qu'hier, les élèves des classes terminales du lycée technique Zahouane Amar de Birkhadem ont tenté d'organiser une marche pour manifester leur colère contre le bricolage auquel se livre le département de Benbouzid. Or, les surveillants du lycée et des inspecteurs de l'Education nationale ont empêché les élèves d'investir la rue. «On joue avec notre avenir. Le programme est très chargé et le volume horaire des cours est immense. Nous n'avons même pas le temps de réviser et suivre des cours supplémentaires», réagit Isma, déléguée de classe dans ce lycée réputé de la banlieue d'Alger. Notre jeune interlocutrice nous assure que d'autres initiatives seront prises par les élèves si le malaise perdure. Il faut savoir que, à l'instar de leurs autres camarades des lycées de Kouba et Garidi, ceux-ci ont également refusé, ces derniers jours, de rejoindre les salles de classe. Nombreux ont été ceux et celles qui ont préféré rester devant leurs établissements en signe de désaveu des nouvelles mesures adoptées par le ministère de l'Éducation nationale consistant à étaler les horaires des cours jusqu'à 17h30 et le port des blouses qui suscite, lui aussi, un mécontentement général de la part des garçons. De leur propre aveu, ces élèves sont déterminés à aller jusqu'au bout de leur contestation. Mais, c'est surtout la surcharge des programmes qui inquiète le plus les lycéens. «A ce rythme, il est impossible d'achever tout le programme. Nous allons donc certainement nous retrouver avec des polycopiés de cours. Ce qui compliquera sérieusement nos révisions pour les épreuves du bac. Nous réclamons que des matières secondaires, notamment la géologie, soient supprimées de notre programme. Quant aux matières principales, telles que les sciences naturelles, elles doivent être allégées car nous n'arrivons même pas à assimiler les premiers cours», souligne encore Isma. De Birkhadem en passant par Garidi, Kouba et d'autres lycées de la wilaya d'Alger, les contestataires s'organisent et peaufinent leurs revendications, lesquelles portent fondamentalement sur une prise en charge de leurs doléances, notamment la révision du volume horaire des emplois du temps, quitte à recourir au redéploiement des horaires au profit d'une semaine plus longue. Mais, jusqu'à l'heure actuelle, le département de Benbouzid n'a montré aucun signe qui démontre que ses revendications seront bel et bien prises en charge. Allons-nous donc nous diriger vers un énième bras de fer ? Avec les mesures prises par le ministre de l'Education, ce sera fort possible…