Une marche bruyante aux couleurs bariolées, c'était hier dans les rues de Tizi Ouzou. Après une première manifestation jeudi dernier, les lycéens de la ville des Genêts sont revenus, hier, à la charge en organisant une manifestation de colère, avec plus d'ampleur cette fois-ci. Dès la récréation de 10h, les élèves, comme dans un élan spontané, ont quitté les établissements pour se retrouver dans la rue en scandant des slogans qui mettent en avant leurs revendications. L'une des doléances, peut-être la principale, a trait notamment à la surcharge des emplois du temps étalés jusqu'à 17h30, depuis le passage au week-end semi-universel. La manif a commencé au lycée Fadma-n'Soummer avant de toucher les autres établissements du secondaire. Même les collégiens se sont joints à la protesta des lycéens. La foule des marcheurs grossissait à vue d'œil. Dans une ambiance bon enfant, les manifestants ont sillonné les principales artères de la ville de Tizi Ouzou en scandant à gorge déployée des slogans qui dénoncent le ministre Benbouzid. Ils rejettent en fait la décision d'allonger les emplois du temps jusqu'à 17h30, pour rattraper les cours du jeudi matin prévus avant le changement du week-end. C'est que le ministre de l'Education nationale a déclaré que le vendredi était “sacré”, et que par conséquent il n'est pas question de faire cours le vendredi matin. “Le volume horaire en application dans les lycées est infernal pour nous. Prolonger les cours jusqu'à 17h30 est une décision antipédagogique tout simplement”, dénonce une lycéenne. Notre interlocutrice n'a pas manqué de souligner le danger qui guette les élèves, les filles en premier, qui sortent à cette heure de la journée où il fait déjà nuit, notamment en hiver. Les élèves estiment qu'il leur est difficile de suivre les cours à une telle cadence. L'allongement des emplois du temps n'arrange pas aussi les collégiens, c'est d'ailleurs pourquoi ils se sont mis de la partie en s'associant à la colère des lycéens. Les parents d'élèves trouvent que leurs enfants soulèvent un problème crucial qui risque de perturber leur scolarité. Idem pour les enseignants qui trouvent la décision d'allonger la journée de travail “irréfléchie”. Le mouvement des lycéens commence à faire tache d'huile, puisque d'autres établissements des localités de la wilaya de Tizi Ouzou ont été paralysés par une grève. C'est le cas par exemple des lycées de la daïra de Draâ El-Mizan. Les élèves ont quitté les établissements pour les mêmes motifs relatifs à la surcharge des emplois du temps. Il y a eu même du grabuge dans certains établissements, avons-nous appris par ailleurs.