«Nos dirigeants ont pour devoir de mettre fin aux fléaux qui gangrènent le pays et qui constituent le principal paramètre d'une lecture négative aussi bien par les Algériens eux-mêmes que par des étrangers à l'endroit de notre politique économique en général et de l'investissement en particulier». C'est le message passé, hier, par le Conseil supérieur du patronat algérien (CSPA) dans une déclaration transmise à notre rédaction, en réponse aux dernières déclarations de certains membres du gouvernement à l'endroit du privé algérien. Le CSPA estime que «ces déclarations plongent une fois de plus le privé dans l'incertitude et la menace d'un revirement à 180 degrés de la politique économique de notre pays». Selon cette organisation patronale, «fustiger le privé algérien pour son manque d'engouement ou sa frilosité justifiée est revenir à injecter des sommes colossales dans le tonneau des Danaïdes que constituent les entreprises publiques n'augure rien de probant». Et de s'interroger «désormais sur les prémices éventuels ou calculés d'un retour à un dirigisme économique qu'on croyait à jamais révolu». Le CSPA indique que «nos responsables savent pertinemment que si, l'investissement dans notre pays tarde à prendre son envol, les raisons ne sont nullement imputables au privé algérien ou étranger, mais se situent bien au-delà de leur compétence à l'endroit même de la sphère décisionnelle censée accompagner par des mesures incitatives et attrayantes tout potentiel investissement». Pour l'organisation de Saïd Kahoul, «la bureaucratie administrative demeure le principal frein à cette démarche à laquelle s'ajoute une progression exponentielle de la corruption à tous les échelons de la vie citoyenne dans notre pays. S'y complaire signifie acceptation de cet état de fait». Pour mettre fin aux fléaux qui gangrènent le pays, «il faut des réformes drastiques, à commencer impérativement sans plus attendre par celle de l'administration sans laquelle aucune réforme ne peut aboutir», suggère le CSPA, avant de conclure que «s'appuyer sur les entreprises publiques pour bâtir une économie porteuse de richesses a déjà montré ses limites dans un passé récent et ne peut que nous ramener à la case départ d'un pays qui navigue à vue». B. A.