Les hydrochlorofluorocarbures ou HCFC sont des gaz organiques utilisés comme gaz réfrigérants et comme agents propulseurs dans les aérosols, en remplacement des CFC, interdits à partir de 2000 à cause de leur contribution à l'effet de serre et à la destruction de la couche d'ozone. Les HCFC, ayant un impact non négligeable sur la couche d'ozone et étant de puissants gaz à effet de serre, leur consommation devra cesser totalement en 2030 dans les pays industrialisés (avec une réduction de 99,5% en 2020) et en 2040 dans les pays en développement et ce, en vertu du protocole de Montréal. Alors que certains pays ont commencé à interdire l'utilisation de ces gaz, en Algérie, la fabrication de certains équipements industriels contenant les HCFC continue, de même que leur importation sans aucun contrôle. L'Algérie, engagée dans le protocole de Montréal, compte mener une guerre contre ces gaz qui portent préjudice à l'environnement et à la santé. Avec, en priorité, la sensibilisation et l'information. Dans ce cadre, un atelier de travail a été organisé hier au siège du Ceneap, en présence des experts en la matière. Il concerne la mise en œuvre du projet de l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) portant sur la préparation d'une stratégie nationale de l'élimination progressive des HCFC en Algérie dans les secteurs du froid, de la climatisation et des mousses initiée par le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme (bureau ozone) en collaboration avec l'ONUDI et le Ceneap. Cet atelier a été rehaussé par la présence de M. Sidi Menad Si Ahmed, directeur de la branche «protocole de Montéral», à l'ONUDI de Vienne, M. Ricardo Savigliano, chef de projet HPMP, et M. Mahammed Dionne, représentant de l'ONUDI-Algérie. Le directeur du Ceneap, M. El Hadi Makboul, a indiqué que l'objectif de cet atelier est de définir une stratégie pour l'élimination progressive des gaz nocifs (HCFC) pour l'environnement et notamment la couche d'ozone et qui s'inscrit également dans le cadre des engagements de l'Algérie au protocole de Montréal ratifié par l'Algérie en 1993. Il a rappelé que le centre vient d'achever un premier projet confié par l'ONUDI qui consiste en l'élaboration d'un code de bonnes pratiques pour le secteur de la réfrigération et de la climatisation ainsi que la mise à jour des programmes de la formation professionnelle dans le domaine. Pour ce second projet, d'envergure nationale, le Ceneap s'appuiera sur une enquête de terrain auprès des institutions et des opérateurs nationaux concernés par ce projet. Le représentant de l'ONUDI à Alger a souligné, lors de son intervention, que le domaine de l'énergie et de l'environnement est l'une des priorités de l'ONUDI, ajoutant que l'action de cette agence de l'ONU est axée à la fois sur les sources d'énergie renouvelables et sur l'utilisation rationnelle de l'énergie industrielle. Il a expliqué que le programme relatif à l'environnement regroupe essentiellement les programmes financés par le protocole de Montréal et par les FEM (principalement les polluants organiques persistants, les eaux internationales et les changements climatiques) et le programme conjoint de l'ONUDI et du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) pour une production plus propre financé par les pays donateurs. Le conférencier ajoutera que «la coopération entre l'ONUDI et l'Algérie porte essentiellement sur le programme intégré pour l'amélioration de la compétitivité et l'appui à la restructuration industrielle en Algérie», dont le budget global a été fixé à 11,4 millions de dollars. «Ce programme intégré, qui a démarré en 2004, sera clôturé au 31 décembre 2009, pour être remplacé par un nouveau programme de coopération technique», précisera le représentant de l'ONUDI, estimant que l'organisation onusienne assiste le gouvernement algérien dans le domaine de l'environnement. C'est l'une des agences internationales d'exécution du protocole de Montréal pour l'élimination progressive des substances qui appauvrissent la couche d'ozone. Dans ce cadre, l'ONUDI a déjà exécuté en Algérie des projets pour 14 millions de dollars. De même, dira-t-il, l'organisation participe à la mise en œuvre de la convention de Stockholm qui vise à l'élimination des polluants organiques persistants. «L'ONUDI assiste le ministère algérien chargé de l'environnement dans la création d'un centre national de production plus propre», a indiqué par ailleurs l'orateur. M. Mohamed Gacem, expert au Ceneap, interviendra au sujet des alternatives des HCFC dans le secteur de la réfrigération. Il dira que «l'Algérie a mis en place un plan pour l'élimination progressive des HCFC. L'élimination totale de ces gaz est prévue pour 2030. Il s'agira de mettre en œuvre une législation adéquate afin de geler la consommation des HCFC et d'interdire l'importation des équipements contenant ces gaz et tout autre produit nocif, mais aussi de former les douaniers pour détecter tous les équipements suspects souvent importés sans aucun contrôle». Cet expert a ajouté que, selon une enquête récente, 40 ateliers utilisent ces gaz pour les climatiseurs et les meubles frigorifiques. Il expliquera qu'en France, ces gaz incriminés ne sont plus utilisés pour les climatiseurs, alors que chez nous on continue à les importer, portant ainsi atteinte à la santé et à l'écologie. Le conférencier citera le cas de l'Eniem qui fabrique des climatiseurs sans les HCFC, une expérience qui gagnerait à être généralisée, dit-il. A. B.