Les mesures contenues dans la loi de finances complémentaire 2009 ont été largement médiatisées. Elles l'ont été parce qu'elles portent une nouvelle vision économique. Durant les six derniers mois, l'Algérie a connu une mini-révolution en s'attaquant à un créneau très sensible de l'économie nationale, celui de l'importation, devenu au fil des années un secteur hautement lucratif mais aussi dangereux pour l'économie du pays. Inutile de rappeler toute la teneur de cette loi, mais il serait important de souligner les points positifs qu'elle a offerts à l'économie nationale. Elle a été critiquée par les patrons et différentes parties étrangères parce qu'elle a tenté de juguler les importations et par les concessionnaires parce qu'elle a aussi mis un frein à l'importation des véhicules. La LFC 2009 a été au centre de l'actualité nationale des mois durant. Mais il ne faut pas s'attarder sur la forme. Rappelons ce qu'elle a pu concrétiser en l'espace de quelques mois alors que l'orientation politique du pays était basée sur les investissements étrangers et le secteur privé depuis des années. Grâce aux décisions faites dans la LFC 2009, les entreprises publiques peuvent aujourd'hui espérer avoir une bouffée d'oxygène. Une industrie automobile est possible et des projets sont en gestation, les opérations d'importations du pays, même toujours en hausse, s'organisent. Et, cerise sur le gâteau, les autorités économiques commencent à se rendre à l'évidence et comprendre que l'apport des investissements directs étrangers IDE ne sont qu'un plus à la dynami- que nationale. Le privé local doit impérativement s'impliquer dans la constitution ou la remise en marche de la base industrielle. Bien que cette nouvelle orientation ait porté ses fruits, il reste beaucoup à faire également. Le vrai défi aujourd'hui est celui de produire. Produire du moins une partie des besoins du pays, à défaut de tout importer et anarchiquement. L'autre défi qui attend le pays reste immanquablement celui de changer les mentalités qui règnent encore d'innombrables secteurs. S. B.