De notre envoyée spéciale à Timgad Fella Bouredji Les artistes se succèdent sur la scène du Festival international de Timgad, donnant de plus en plus de bonheur à des centaines de citoyens en mal de fête. Hier encore, Nawal Zoghbi gratifiait le public de sa musique captivante. Et la nuit d'avant, il a eu à découvrir Asma Menouar, une artiste marocaine qui a fait preuve de beaucoup de prestance. Le théâtre de Timgad accueille donc des soirées musicales remarquables au grand plaisir des jeunes de la région, mais loin de n'être qu'un site anodin c'est un site archéologique de premier plan, classé patrimoine mondial de l'humanité, en 1982, et qui n'est pas sans poser de problèmes ! Depuis la relance du festival, en 1998, les archéologues ne cessent de s'inquiéter des dégradations que subit le site. Ils ne sont pas contre la tenue du festival mais ne manquent pas de multiplier les interventions pour appeler à l'application de normes d'organisation susceptibles de le préserver. Mais en vain… Chaque année, la scène en charpente métallique est placée en début de festival pour être enlevée à sa clôture causant des préjudices tout autant que les nombreux véhicules lourds qui traversent le site. Sans compter les installations électriques qui contraignent les techniciens à déplacer des pierres sans retenue ou encore, faut-il le souligner, même au risque de choquer plus d'un, les nombreuses souillures laissées par des personnes qui n'hésitent pas à se soulager sur des bouts de notre histoire malgré la présence de toilettes aménagées. Il s'agit-là d'autant de problèmes qui se posent avec acuité. Et après des années d'attente et de contestation, la solution semble enfin sur le point de voir le jour. La wilaya de Batna a lancé, il y a un peu plus de deux ans, les travaux de construction d'un théâtre semblable au théâtre antique et ce, non loin du site archéologique. Il s'agit d'un théâtre qui ressemble en tous points à celui qui abrite, depuis des années, le festival de Timgad, à la différence qu'il est plus grand. L'installation d'un complexe touristique autour du nouveau théâtre a également été envisagée mais ce qui prime c'est, tout d'abord, l'ouverture du nouveau théâtre qui ne saurait tarder. Les spectacles de la 31e édition du festival y seront très probablement donnés. Ce projet, né dans les années 2000 sous l'impulsion des ontestations des archéologues, sera achevé l'année prochaine, selon des spécialistes rencontrés sur le terrain. La cité romaine de Timgad abrite, donc, pour la dernière fois le festival et pourra ensuite se reposer… En attendant qu'une initiative de restauration soit entreprise. F. B.