Photo : S. Zoheir Par A. Lemili L'assemblée générale du Comité olympique algérien n'arrête pas d'être convoquée pour des élections visant le renouvellement de ses structures. L'affaire semblait déjà être entendue le 11 juin dernier quand dans une parodie d'AG, la nouvelle direction avait vu le jour avec notamment la présence de trois représentants de disciplines sportives sur les vingt-deux officielles. Dès lors, Mohamed Belhadj, le nouveau président, n'était même pas un quart de président mais, littéralement, Gulliver au pays des géants. Du coup… le coup de sang de la direction du Comité international olympique, laquelle, sans ambages, exigera tout simplement et, surtout, logiquement que tout le monde revienne à la case départ et fasse les choses dans les règles. Les turpitudes précédemment vécues par la Fédération algérienne de football face à la FIFA n'ayant vraisemblablement pas servi de leçon à des institutions sportives nationales adhérentes à d'autres instances internationales et dont les responsables, toutefois, s'assoient allègrement sur l'orthodoxie de gestion d'une part et surtout du respect des lois supranationales auxquelles ils ont adhéré et qu'ils ont ratifié des… deux mains. Avec de nouveaux élus à la tête des fédérations de cyclisme et d'escrime suintant pratiquement le pronunciamiento, béni par les instances supérieures du sport en Algérie, le nouveau COA démarrait d'ores et déjà une mission en pédalant dans la choucroute et croisant le fer contre le CIO. L'assemblée générale se tiendra sans doute ce samedi et tout le monde croise les doigts en ce sens, parce qu'il appartiendrait dans le cas contraire, au burlesque, qu'elle soit encore reportée d'autant que les seules personnes pénalisées dans cet imbroglio, qui n'a de sportif que le nom, sont avant tout et surtout les athlètes qui doivent se préparer pour des échéances que d'aucuns, parce qu'elles sont situées en 2012 (JO) ou 2013 (JM), estiment éloignées mais, qui, dans la tête de ces derniers (les athlètes potentiellement sélectionnables) sont bel et bien trop proches. Une question primordiale se pose : qu'est ce qui fait qu'un comité aussi docte que le COA, censé être la quintessence du respect des règles et des normes sportives, laisse place à une bataille de chiffonniers qui tourne en dérision non seulement ses auteurs, même si ceux-là en vérité et à hauteur du ridicule sont purement et simplement cuirassés tant qu'il ne tuera pas, mais met surtout en position délicate le pays et ses instances sportives à plus haut niveau ? La réponse est naïvement terre-à-terre : l'intérêt étroitement individuel… et souvent personnel, certains parmi les protagonistes n'arrivent pas à s'en cacher malgré toute leur volonté. «Plus loin, plus haut, plus fort», la devise olympique est superbement retournée par la majorité des candidats aux postes et n'est en réalité qu'égale aux autres batailles engagées par d'autres individus dans leur désir de s'investir, voire investir leurs ambitions personnelles dans la direction des associations sportives toutes disciplines confondues et plus particulièrement le football. Au jour d'aujourd'hui, quel cruel dilemme que vit l'Algérie du sport : d'un côté, une sélection nationale de football qui impressionne par son parcours, sa régularité, son respect des règles du sport et de ses valeurs intrinsèques et de l'autre une compétition de football approximative, une organisation chaotique dans laquelle n'émergent que des flibustiers, un niveau technique au ras des pâquerettes comme en témoigne la composition de la sélection nationale où n'arrive à s'imposer qu'un ou deux éléments. En conclusion, en rendant délétère l'ambiance au sein du Comité olympique algérien, ceux qui ont mené la manœuvre ont perverti d'une manière définitive le secteur. Et, quel que soient les résultats qu'affichera le renouvellement de l'AG, samedi prochain, le mal est durablement ancré en la demeure. Un mal que ne conjurera qu'un électrochoc à l'image de ce qui s'est fait au niveau de la Fédération algérienne de football.