Photo : S. Zoheir Par Faouzia Ababsa Parmi les points inscrits à l'ordre du jour, non encore définitif, de la réunion de la 13e tripartite de l'histoire du dialogue social en Algérie, figure le dossier des allocations familiales. Il semblerait que le gouvernement veut les remettre à la charge des entreprises après les avoir versées aux salariés pendant près d'une décennie. La décision des pouvoirs publics de prendre à leur compte ces allocations participe de leur volonté, à l'époque, de venir en aide aux opérateurs économiques, qu'ils soient publics ou privés au moment où la crise économique et celle sécuritaire battaient leur plein et que les pertes de change érodaient sérieusement leurs trésoreries. Cependant, si cela venait à être entériné de manière officielle, la charge (loin d'être supplémentaire) provoquera le courroux du patronat. D'ailleurs, Habib Yousfi l'a fait savoir hier sur les ondes de la radio. Invité de la rédaction de la Chaîne III, le président de la Confédération générale des opérateurs algériens (CGEOA) a justifié ce quasi-refus par l'environnement hostile de l'entreprise. Il s'étalera d'ailleurs sur l'ensemble des difficultés (éternelles) rencontrées par les PME algériennes, non sans préciser que, partout ailleurs, elles sont le moteur de l'économie et qu'elles sont aidées par les pouvoirs publics. La bureaucratie et la corruption figurent également parmi les effets néfastes aux entreprises. Par conséquent, leur imputer la charge des allocations familiales serait désastreux pour elles, selon l'invité de la radio. On aurait dit que seules les charges sociales étaient la cause de la crise dans laquelle vivent les PME. D'ailleurs, d'aucuns estiment que si le président de la République n'avait pas décidé officiellement de l'augmentation du SNMG, les partenaires de l'UGTA l'auraient rejetée de manière catégorique. Là aussi, le président de la CGEOA l'a presque sous-entendu, arguant de nouveau du fardeau financier que cela induirait. L'hôte de la radio a beaucoup parlé de la productivité pour étayer ses arguments. Toutefois, il ne dira pas le bilan que le patronat de manière générale a tiré de toutes les facilitations accordées par l'Etat pour aider les entreprises à décoller ni le nombre d'emplois créés depuis l'adoption des premières mesures jusqu'à la loi de décembre 2006, et encore moins les produits qui ont été exportés. Habib Yousfi ne s'est pas réellement prononcé sur le bilan que son organisation a tiré de la mise en œuvre du pacte économique et social censé remettre sur les rails l'économie nationale, assurer la stabilité sociale à travers notamment plus de productivité et de rentabilité pour l'entreprise, moins de contestation sociale et bien entendu la création de l'emploi, la croissance et l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs. Seule la tripartite du 3 décembre nous renseignera sur les positions des uns et des autres.