Les amoureux du chaabi auront de quoi se divertir très prochainement dans plusieurs communes de la wilaya d'Alger. Pour fêter le 31ème anniversaire de la mort du maître de la chanson chaabie, des soirées artistiques seront organisées à partir du 19 novembre et ce, jusqu'au 21 du même mois. A l'occasion de cette commémoration qui a lieu chaque année depuis 11 ans, l'Etablissement Arts et Culture de la wilaya d'Alger a prévu un riche programme qui comprend l'organisation de 31 concerts. Plus de 70 artistes participeront à cet événement qui occupera des scènes dans les 21 communes de la wilaya d'Alger. Pour honorer cheikh El Anka, les scènes de cette manifestation vibreront et rassembleront les maîtres consacrés de ce genre ainsi que les jeunes talents et les révélations de ces dix dernières années qui assurent la pérennité de cet art devenu l'une des expressions fortes de la culture urbaine, selon les organisateurs. A cette occasion, un hommage sera rendu au défunt par plusieurs chanteurs, dont Abdelkader Cherchem, Mourad Djaafri, Noureddine Allane, Sid Ali Driss. A travers cet événement, l'établissement Arts et Culture veut absolument imprégner un esprit de continuité avec des rencontres qui se veulent «la traduction d'une dynamique dont bénéficient l'ensemble des événements qu'il initie à l'instar du printemps andalou, des poésiades d'Alger, ou des journées théâtrales de la ville». Selon la même source, la réussite des prochaines éditions et la fidélité dans leur tenue sont le meilleur outil de leur médiation. Les soirées se dérouleront dans les maisons des jeunes, les centres culturels et les médiathèques de l'Etablissement Arts et Culture situés dans toutes les communes de la wilaya d'Alger, notamment Staouéli, Kouba, El Harrach, Hydra, El Biar, Aïn Taya, Cheraga, Birtouta, Bab El Oued, Mahelma, Bologhine, Souidania, Saoula, El Madania, Dely Brahim, Hussein Dey, Douéra…La clôture aura lieu au théâtre des Deux Moulins avec un concert qu'animeront Abdelkader Chercham, Mehdi Tamache, Abdelhak Bouruba, Mohamed Ladoui, Abdelkader Chaou ainsi que l'orchestre chaabi d'El Hadi El Anka. Issu d'une famille modeste originaire de Beni Djennad (Tizi Ouzou), Aït Ouarab Mohamed Idir Halo, alias hadj M'Hamed El Anka, est né le 20 mai 1907 à la Casbah d'Alger, précisément au 4, rue Tombouctou. C'est sur recommandation de si Saïd Larbi, un musicien de renom, jouant au sein de l'orchestre du cheikh Mustapha Nador, que le jeune M'hamed obtint le privilège d'assister aux fêtes animées par ce maître qu'il vénérait. C'est ainsi que, durant le mois de Ramadhan de l'année 1917, le cheikh remarqua la passion du jeune M'hamed et son sens inné du rythme et lui permit de tenir le tar (tambourin) au sein de son orchestre. A partir de là, ce fut Kehioudji, un demi-frère de hadj Mrizek qui le reçut en qualité de musicien à plein temps au sein de l'orchestre qui animait les cérémonies de henné réservées généralement aux artistes débutants.Il enregistre 27 disques 78 tours chez Columbia, son premier éditeur, et prit part aussi à l'inauguration de la Radio PTT Alger. Ces deux événements vont le propulser sur le devant de la scène à travers tout le territoire national et même au-delà. El Anka enseignera aussi la musique au Conservatoire d'Alger et son style de jeu comme celui de chant deviendront une référence pour de nombreux jeunes chanteurs. Il mourut le 23 novembre 1978 à Alger, et fut enterré au cimetière d'El Kettar. F. B.-C.