Photo : Sahel Par Amar Rafa Les Algériens se sont réveillés avec un mental qui en dit long sur leur déception après la défaite de l'équipe nationale face à l'Egypte au Cairo Stadium. Dès la fin du match, un calme inhabituel a enveloppé les rues de la capitale et les véhicules arborant les couleurs nationales étaient immobilisés. Le temps semblait s'arrêter pour les supporters des Verts, qui avaient pourtant tout préparé pour une fête qui n'eut finalement pas lieu. Un rendez-vous raté que chacun a tenté d'expliquer. L'entraîneur, les joueurs blessés, la tactique de jeu... Mais en abordant les conditions dans lesquelles s'est déroulée cette rencontre, un malaise s'installe. Les Algériens ont gros sur le cœur. Un sentiment de colère, mêlé à une déception, se lit sur les visages. Cela n'en est pas moins dû au comportement extra-sportif des supporters égyptiens qu'au résultat du match ayant mis aux prises les sélections des deux pays. Commentant cette confrontation, tout le monde vous le dira. Les Verts n'ont pas démérité. En dépit du résultat en faveur des Egyptiens. Le match de barrage à Khartoum (Soudan), devant déterminer l'équipe qui s'envolera vers l'Afrique du Sud, démontre que rien n'est encore perdu. Bien au contraire, l'on a tout à gagner en ramenant la victoire probable du Soudan. «On a perdu une bataille, mais pas la guerre», disait-on, après que l'Égypte eut arraché un match de barrage. Ce dernier se déroulera dans des conditions différentes. Loin des pressions multiples qui ont été exercées par les Egyptiens sur les joueurs et supporters. A commencer par la lâche agression contre le bus qui transportait l'équipe nationale, blessant trois joueurs et l'entraîneur des gardiens. Les Fennecs ont été livrés à une foule déchaînée de supporters, aidés dans leur sale besogne par la complicité des services de sécurité du pays d'accueil. Les Egyptiens ont bien calculé leur coup, sachant que cela affecterait le moral des Algériens. Ces derniers, au sujet desquels l'on craignait le pire, en cas de qualification de l'Algérie. L'équipe nationale algérienne a perdu ce match, mais cela n'a pas épargné les supporters algériens, sans égards à leurs conditions sociales ou âges, de subir un véritable traquenard aux abords du stade du Caire. Les bus qui transportaient les supporters de l'équipe d'Algérie vers leurs hôtels, ont fait l'objet de véritables guets-apens qui les attendaient au tournant, dans des barrages dressés à l'occasion, où, curieusement, la police était absente. N'en déplaise à la FIFA, qui avait mis en garde les autorités égyptiennes, contre des incidents qui surviendraient avant, pendant ou après le match, le Caire a été le théâtre de scènes de violence contre des Algériens. Journalistes, jeunes ou vieilles femmes supporters ont été malmenés, leurs véhicules «caillassés». Ce sont ces mêmes images que ne sont pas près d'oublier les Algériens. La rage au cœur, doublée d'un sentiment de déception, ont ravivé l'orgueil national, le «nif», qui doit prévaloir en prévision du match devant départager les deux équipes à Khartoum. Puisque rien n'est encore joué, nombre de nos concitoyens, semblaient hier se remettre, peu ou prou, de ce choc, avec la ferme conviction de soutenir encore et toujours les couleurs nationales. Nos valeureux joueurs, qui n'ont pas été gâtés par la chance jusqu'à présent, méritent plus que jamais d'êtres encouragés, eu égard à leur bravoure. Au milieu de la grisaille de ce samedi 14 novembre ont pourtant retenti des klaxons de véhicules arborant l'emblème national qu'actionnaient des inconditionnels des Fennecs. Le ton est donné, la suite viendra du Soudan, se permet-on d'espérer.