des morts parmi les supporters algériens partis soutenir le onze national. Voilà ce à quoi a abouti le scandaleux et non moins honteux, déshonorant et indigne comportement (les mots ne sont pas assez forts), de la Fédération internationale de football. Censée être «l'autorité de régulation» de celui que l'on qualifie de sport roi. La FIFA s'est distinguée par une passivité jamais égalée et un laisser-aller sans précédent qui renseigne sur son parti pris avant, pendant et après le match qui a opposé l'Algérie à l'Egypte. D'abord, lors de l'arrivée de notre équipe nationale dans la capitale égyptienne. Le «caillassage» du bus transportant les Verts a suscité comme seule réaction de la FIFA une mise en garde et une demande de garanties de la part des autorités égyptiennes pour renforcer la sécurité de l'équipe et des supporters. Cela, au lieu de délocaliser le match. Elle en avait la possibilité et les moyens. Elle décide au contraire de maintenir le déroulement du match au Caire. Pendant, les 90 minutes de jeu, des violations des règlements de la FIFA, comme la prolongation du jeu de 7 minutes au total (1 dans la première mi-temps et 6 pour la deuxième). Cela n'a pas inquiété outre mesure la structure présidée par Blatter. Pour un seul fumigène allumé au stade Chaker de Blida, la FIFA a infligé une amende de 20 000 dollars à la Fédération algérienne de football. Avant-hier, au Cairo Stadium se sont des centaines de fumigènes qui illuminaient le ciel, sans que la FIFA ne bouge le petit doigt. Mieux que cela, supporters et journalistes ont été pris à partie, tabassés avant et après le match. Hier encore, alors qu'ils se dirigeaient vers l'aéroport pour rentrer au pays, ils ont été victimes d'un traquenard. Les Egyptiens les attendaient de pied ferme, armes blanches et barres de fer à la main. La FIFA n'a pas bronché. Autant d'événements qui ont laissé impassible une structure sportive. Qui s'est finalement rendue complice des autorités du Caire puisque même les policiers s'étaient mis de la partie en passant à tabac les supporters algériens. Des policiers qui obéissent à des ordres du ministère de l'Intérieur, partie intégrante des plus «hautes autorités de l'Etat» soit disant sermonnées par la FIFA pour renforcer la sécurité de nos concitoyens. C'est comme si la Fédération internationale avait passé un deal avec les Egyptiens. Tout faire pour que l'équipe nationale ne se qualifie pas sur le terrain des joueurs de Shehata, voire l'a disqualifié totalement. Histoire pour les autorités égyptiennes de ne pas provoquer la colère de ses administrés à l'approche des élections présidentielles pour s'assurer la victoire du parti au pouvoir à travers la propulsion du fils de Hosni Moubarek. Même au prix de vies humaines. Mais la FIFA n'a pas pour vocation de s'ingérer dans les affaires politiques d'un quelconque pays. Elle se doit d'être neutre. Ce qu'elle n'a pas fait. Mais plutôt laissé les Algériens livrés en pâture à des services de sécurité et des Egyptiens déchaînés. Ce sont là des faits avérés et non une réaction épidermique après la défaite (temporaire) de notre onze national. On savait que la crédibilité de la FIFA était déjà entamée, mais avec ce comportement, ce parti pris flagrant, elle s'est définitivement décrédibilisée. Par sa passivité et sa complicité, les conséquences ont été désastreuses. Il y a eu mort d'hommes. Morts que la FIFA a désormais sur la conscience. F. A.