Plusieurs centaines de jeunes, si ce n'est des milliers, ont manifesté, hier, vers 11h, à la place Maurice Audin, au centre de la capitale algérienne, avant de décider d'organiser une marche qui les a menés à Bab El Oued, afin de dénoncer, en premier lieu, le calvaire vécu par les supporters algériens ayant effectué le déplacement au Caire et pour exprimer leur soutien aux Verts qui affronteront demain mercredi, en match barrage, l'Egypte pour le compte des éliminatoires de la Coupe du monde 2010. Ainsi, les unes des journaux de la journée d'hier montrant des images d'Algériens blessés dans la capitale égyptienne n'a pas laissé les jeunes indifférents. Des centaines d'entre eux, notamment des étudiants de la faculté d'Alger, ont exprimé hier leur indignation suite à ce qu'ont vécu les supporters, et même la délégation de l'équipe nationale, au Caire avant et après le match. Aux cris de «one, two, three, viva l'Algérie» se sont ajoutés des slogans appelant les autorités à leur permettre d'effectuer le déplacement vers la capitale soudanaise Khartoum. Passeport en main, ces manifestants veulent tous être présents demain au stade pour soutenir les Verts. S'exprimant auprès d'une journaliste étrangère, un jeune homme relatait ce qu'il a vécu en Egypte. «Nous les avons accueillis avec des fleurs, ils nous renvoyés des cadavres», dira-t-il. Les informations concernant des cas de décès en Egypte se font de plus en plus persistantes chez les supporters malgré le démenti des autorités. Les agents des services de sécurité se sont fait discrets. Les jeunes ont même applaudi des policiers au passage de leurs véhicules. Aucun heurt n'a été enregistré sur les lieux, notamment en raison du fait que les manifestants ont respecté les consignes des policiers qui leur avaient demandé de ne pas manifester au-delà de la place Audin. Plusieurs filles se sont également faites entendre par leurs «youyous». Vers 13 h, quelques centaines de jeunes ont improvisé une marche. Sur la rue Larbi Ben M'hidi, ex-rue d'Isly, ils se sont dirigés vers Bab El Oued. Après avoir tenté d'arracher le grillage protégeant le Centre culturel égyptien, fermé d'ailleurs depuis la veille, les manifestants ont fait une halte devant le Théâtre national algérien (TNA), face à la fresque représentant la mosquée palestinienne d'El Aqsa. Par la suite, ils se sont dirigés vers Bab El Oued où plusieurs dizaines s'en sont pris au siège de l'agence Djezzy de la ville, celle-là même qui a déjà été saccagée la veille. Les manifestants ont continué ensuite leur marche en faisant le chemin inverse en direction de la place Audin. «On ne va pas s'arrêter de marcher jusqu'à ce qu'on parte vers Khartoum», nous dira un jeune. Il est utile de signaler que des dizaines d'autres jeunes se sont rassemblés vers 11 h face à l'Assemblée populaire nationale (APN). Ceux-là réclamaient des passeports pour effectuer le déplacement au Soudan. La journée d'hier était donc très tendue à Alger, comme dans plusieurs autres wilayas du pays. A. A.