Photo : M. Hacène Par Ali Boukhlef Les députés de l'Assemblée populaire nationale n'ont pas vraiment le cœur au débat. Malgré des journées entières de «repos», l'hémicycle Zirout Youcef était presque vide hier, au deuxième jour des débats sur la loi de finances 2010. Après avoir présenté la loi la veille, le ministre des Finances, Karim Djoudi, était déjà devant une assemblée vide. C'était le cas des autres ministres, quatre en tout, qui avaient fait lecture de leurs budgets respectifs. Il s'agit de Amar Tou, ministre des Transports, qui avait ouvert le bal, de celui des Travaux publics, Amar Ghoul, de Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale et enfin le titulaire du portefeuille du Logement et de l'Habitat, Nouredine Moussa. Tous avaient loué les réalisations dans leurs secteurs respectifs et énuméré les chantiers à réaliser. Les députés qui sont intervenus depuis lundi après-midi ont axé l'essentiel de leurs interventions -comme d'habitude !- sur des problèmes beaucoup plus locaux. De celui qui rappelle qu'une route reste à réaliser dans sa wilaya, jusqu'à l'autre qui demande une université, les avis sont partagés. On peut par contre distinguer les deux courants les plus dominants : les parlementaires de l'Alliance présidentielle, qui soutiennent, en dépit de quelques reproches, le projet, et la minorité de l'opposition, essentiellement celle du RCD, qui tente de faire entendre sa version des faits. En effet, l'intervention d'un parlementaire du groupe du Rassemblement pour la culture et la démocratie, Mohsine Belabbès, a donné lieu à une empoignade et une suspension de séance. Le député de la capitale a commencé son intervention en soulevant le caractère «illégitime» de l'Assemblée. Cela a suffi à ses «collègues» du Rassemblement national démocratique de crier au scandale. Comme au beau temps du parti unique, un parlementaire du RND a demandé à Belabbès de «retirer» ses propos. Ce dernier répond énergiquement. S'ensuit alors un moment de polémique que mêmele président de l'Assemblée n'a pu calmer. La séance est suspendue quelques minutes, le temps que les esprits s'apaisent. Les travaux reprennent mais le cœur n'y est pas. Cela va se poursuivre jusqu'à jeudi soir où ce sera le tour des chefs des groupes parlementaires. Plus tard, ce sera au ministre des Finances, Karim Djoudi, de répondre aux préoccupations des députés.