En choisissant le Soudan comme terre d'accueil du match d'appui opposant leur sélection nationale à la nôtre, les autorités égyptiennes ont forcément plus opté pour des considérations machiavéliques dont l'objectif essentiel était déjà d'éloigner au maximum Antar Yahia et ses coéquipiers du cordon ombilical que constituent les milliers d'inconditionnels supporters. Il peut également être d'une autre nature plus sournoise qui aurait visé à obtenir des Soudanais un soutien inconditionnel pour la sélection égyptienne en raison de considérations économiques, voire politiques que sous-tendraient ou laisseraient supposer la pauvreté de leur pays et surtout sa proximité avec l'Egypte. Une forme de dépendance virtuellement monnayée par les Egyptiens. Or, cela n'a pas été le cas, pour le premier cas de figure, compte tenu de la mesure prise par le président de la République d'ordonner la mise en place d'un pont aérien entre les capitales soudanaise et algérienne mais aussi et surtout de la réaction, au demeurant attendue, des Soudanais à l'égard des Algériens. Les autorités nationales au plus haut niveau se devant de veiller au déroulement de la rencontre sous les meilleurs augures en créant les conditions idoines quant à l'accueil des supporters des deux camps sans exclusive d'autant que l'obligation de neutralité a été exigée par la FIFA. Les dirigeants soudanais s'acquitteront merveilleusement de l'immense responsabilité qui leur était dévolue, rassurant en théorie autant les Algériens que les Egyptiens qu'ils se trouvaient en terre amie et en apportant l'argument palpable sur le terrain des opérations. Cette neutralité, dont ne pouvaient se départir les officiels, et pour cause, ne concernait pas toutefois d'être exigée des Soudanais qui ont rempli gradins et tribunes et ont, du fait de leur seule volonté, choisi de prendre fait et cause pour la sélection nationale algérienne. Nous serions même tenté de dire que si la rencontre du Cairo-Stadium s'était déroulée dans des conditions moins hostiles et dans la limite des règles sportives il est presque certain que les Soudanais n'auraient pas opté d'une manière incontestablement spontanée de pencher pour les Verts comme avec cette évidente raison de réparation des torts qui leur avaient été gratuitement et arbitrairement faits dans la capitale égyptienne. Réaction, par voie de conséquence, tout à fait logique en ce sens qu'il existerait alors une (justice) immanente quelque part qui, dès lors, se serait exprimée à travers l'adhésion inconditionnelle du peuple de Khartoum pour Ghezzal, Chaouchi, Saïfi et les autres. En déversant, au lendemain de la rencontre et jusqu'à hier et sans doute même dans les jours à venir, un discours haineux aux Algériens et en prenant à partie les autorités officielles soudanaises, les stations de télévision satellitaires Nile-Sport, Dream et Dream2 ont superbement trouvé une astuce, voire un raccourci sidérant pour justifier plus qu'une élimination du Mondial 2010, surtout une défaite qui sonne en réalité le glas d'un football vieillissant et peu imaginatif, oubliant malheureusement que celle-ci (élimination) a été consommée à Alger lors de la première manche. Quoique notre pays a de tout temps soutenu le Soudan et il l'a prouvé dans un passé récent en évacuant d'un revers de main l'oukase du monde occidental exigeant la mise en quarantaine de son président, les Algériens n'oublieront jamais qu'ils restent redevables envers ce peuple parce que les siens ont seulement et surtout eu une attitude de… Justes. A. L.