De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi «La campagne de vaccination devrait bénéficier de trois ou quatre jours supplémentaires pour permettre aux retardataires de se faire vacciner», nous a révélé le directeur de la santé et de la population, M. Dameche, indiquant que la wilaya de Constantine a réceptionné un quota suffisant dépassant 40 000 doses, qui devraient couvrir toute la population concernée par cette opération initiale destinée aux malades chroniques, particulièrement les bébés présentant diverses pathologies et, bien évidemment, les médecins et le paramédical, selon les priorités, suite aux directives du ministère de la Santé. La campagne s'élargit aussi à tous les malades hospitalisés ou suivis en consultation spécialisée. Pour ce dernier cas, il suffit que la personne munie d'un certificat attestant sa pathologie se présente au secteur le plus proche de sa résidence pour bénéficier de la dose d'immunité. La circonscription sanitaire effectue la campagne au niveau des hôpitaux d'El Bir, du Khroub, de Zighoud Youcef et d'Ali Mendjeli et des établissements publics de santé de proximité (EPSP) Mentouri et Ben M'hidi du chef-lieu, a-t-on appris auprès de la DSP, qui indique que le CHU de Constantine assure la prise en charge des malades qui y sont admis et vaccine également son personnel, tous corps confondus, estimé à plus de 5 000 agents. «On peut dire que tout le CHU a été vacciné et a eu le privilège de disposer de vaccins unidose, contrairement aux autres établissements de santé qui ont réceptionné des flacons à multidoses», atteste une source hospitalière. Toutefois, selon d'autres échos, on apprend que la majorité des médecins n'ont pas encore été vaccinés. «Pour l'heure, on n'a pas été vacciné. Même quelques services enregistrent un retard dans cette option», confie un professeur exerçant au centre hospitalier de Benbadis. Une information démentie par les responsables. «Si tel était le cas, on s'interrogerait alors sur la destination des ‘‘doses uniques''.» Dès lors que la DSP aura livré leurs quotas aux établissements avec une quantité en plus pour l'hôpital. Dire que la campagne de vaccination s'est déroulée sans pic de tension serait abusive. Cette thèse est encore corroborée par quelques responsables du secteur qui attribuent ces périodes de tension au manque de communication ayant précédé la campagne. «Il est des patients qui se sont présentés sans certificat médical, donc il fallait les réorienter vers leur médecin traitant en vue de les doter de cette déclaration afin qu'ils puissent bénéficier de l'inoculation», précise un médecin exerçant à l'EPSP Mentouri de Constantine, indiquant au passage que son organisme a étendu le déroulement de la campagne à quatre polycliniques, dont celle de Daksi et de Boumerzoug, et ce afin de se rapprocher des citoyens intéressés par cette campagne clôturée mercredi à midi ,en attendant la prolongation promise par la DSP qui s'était réunie jeudi dernier dans la matinée pour évaluer justement cette campagne et édicter ce délai supplémentaire. En outre, après les hadjis et les malades chroniques, ce sera au tour de l'autre frange de la société concernée par l'anti-grippal saisonnier. A cet effet, aucune date n'a été fixée pour la vaccination des adultes. Du moins, l'on craint d'ores et déjà que l'anarchie supplante l'organisation en milieu sanitaire public, seul habilité à garantir la vaccination, puisque les officines ne sont pas autorisées à commercialiser ce produit. La DSP devrait songer à une régulation afin de réussir l'opération. Un travail qui risque d'être compliqué si l'on ne connaît pas avec exactitude la population -hors maladies chroniques- sujette ou intéressée par l'antigrippal. L'Etat a certes voulu veiller à l'efficacité du vaccin en ne sollicitant qu'une seule firme pharmaceutique, mais il va falloir s'attendre à une sanction «involontaire» vis-à-vis des personnes qui n'auront pas l'occasion de s'immuniser en temps opportun, car la période de réaction du vaccin est limitée dans le temps. En ce qui concerne le vaccin contre la grippe A(H1N1), la wilaya devrait le réceptionner vers le mi-décembre, apprend-on des responsables locaux. S'agissant de cette vaccination, le nombre ne posera pas problème car toute la population est concernée. Mais avant d'en arriver là les cas se multiplient et les mesures de prévention et de prise en charge semblent être dépassées. La sensibilisation devrait s'afficher aussi intensément en milieu public, scolaire, professionnel… pour éviter une éventuelle pandémie aux conséquences irréparables. Lavage fréquent des mains, utilisation unique de matériel en milieu de soins demeurent, parmi d'autres mesures préventives, les seules qui permettront d'éviter une prolifération du virus H1N1.