Plutôt que d'évaluer et de sanctionner les responsables des incidents du Caire lors du dernier match du groupe Egypte-Algérie, la Fédération internationale de football (FIFA) préfère s'attarder sur les conditions du déroulement du match d'appui qui a eu lieu à Khartoum. Tout le monde a compris pourquoi la FIFA n'a pas pris de décision au lendemain du match du 14 novembre. L'instance de Blatter ne voulait pas attiser la tension déjà électrique à quelques jours du rendez-vous de Khartoum. On s'attendait dès lors à un verdict au lendemain du match de barrage. Mais voilà que la très puissante FIFA révèle une inquiétante inertie devant une situation qu'exige d'elle plus de fermeté. La dernière sortie du secrétaire général de la Fifa, Jérôme Valcke, n'est pas venue seulement confirmer les tergiversations de l'instance. Elle est surtout révélatrice du mauvais arbitrage de la FIFA. Le SG de la FIFA a jugé opportun d'aborder les conditions de déroulement du matche du Khartoum au moment ou le lieu de la discorde a bel et bien un nom : le Caire. La FIFA a pourtant ouvert une enquête sur les graves incidents dont été victime la sélection nationale à son arrivée au Caire ou des joueurs sont sortis miraculeusement indemnes. «La rencontre s'est déroulée normalement et aucun incident notable pouvant influer sur le résultat n'a été enregistré. Les évènements qui ont suivi la fin du match n'avaient pas influé sur le résultat de la rencontre et seront étudiés sur la base des rapports de la commission d'organisation et des arbitres de la rencontre. La FIFA n'est pas responsable des évènements qui s'étaient produits en dehors du stade à la fin du match », a déclaré hier le SG de la FIFA. Des propos qui confirment tout au moins que la partie de Khartoum s'est déroulée dans de bonnes conditions. «Nous saluons les efforts des responsables soudanais pour le bon déroulement de ce match », a-t-il dit. Ce qui reste néanmoins incompréhensible, c'est plutôt cette hésitation de la plus forte instance mondiale à trancher un cas de violation des réglementations en vigueur. Toute la planète a vu comment a été attaqué le bus qui transportait la délégation algérienne entre l'aéroport et son lieu d'hébergement dans la capitale égyptienne. L'hésitation de la FIFA à prendre des mesures adaptées aux cas de dérives signalées par ses représentants au Caire se décline clairement dans le mélange de contexte qu'elle tente de créer. Valcke déclare en effet cinq jours après la qualification des Verts que «la FIFA va étudier les rapports des matchs du Caire et de Khartoum entre les deux équipes». Il n'y a manifestement pas de raison pour que la FIFA crée une quatrième mi-temps pour la rencontre Algérie-Egypte. Elle doit prononcer son verdict à temps et dans le strict respect de la réglementation. Il y va de la crédibilité d'une instance qui gère un phénomène planétaire nommé football. A.Y.