Ce qu'il faut retenir, c'est que juste après le verdict final, la commission de discipline de la FIFA, présidée par un Suisse, Marcel Mathier, s'est réunie de nouveau sans la présence de la délégation égyptienne pour examiner les différents rapports et documents relatifs aux incidents survenus lors du match Egypte-Algérie d'Oum Dormane (Khartoum) en date du 18 novembre 2009. Sitôt le conclave terminé, la commission de discipline a adressé un courrier à la Fédération égyptienne de football (FEF) l'informant que le dossier est clos et que la demande de recours restera sans suite. La FIFA a par ailleurs estimé qu'elle n'avait pas assez d'éléments pour ouvrir une enquête sur le déroulement du match de barrage à Khartoum, le 18 novembre dernier, et a décidé de «clore le dossier». Pour rappel, les Egyptiens avaient demandé plusieurs fois l'ouverture d'une enquête sur ce match, accusant les supporters algériens de les avoir agressés. Pour en revenir aux sanctions prononcées à l'encontre de l'Egypte, on s'attendait à des sanctions plus lourdes, comme la suspension de l'Egypte pour le prochain Mondial ou l'obligation de disputer tous les matches de qualification à huis clos. En choisissant une sanction symbolique, la FIFA encourage l'utilisation de la violence comme moyen pour se qualifier au Mondial en Afrique, alors qu'elle n'est pas complaisante avec les hooligans dans les autres continents, notamment en Europe. Les Égyptiens peuvent d'ores et déjà fêter une nouvelle victoire, puisque leur équipe nationale s'en est tirée à très bon compte avec l'interdiction d'organiser les deux premiers matches de qualification pour le Mondial 2014 à «moins de 100 km» du Caire et une amende de 100 000 francs suisses (71 000 euros). Ainsi, les Pharaons pourront entamer les éliminatoires de 2014 dans leur nouveau stade d'Alexandrie et avec leur public. Autant dire qu'il ne s'est rien produit. De son côté, le président de la FEF, Samir Zaher, qui appréhendait le pire, a estimé que «ce verdict est une victoire pour l'Egypte. Des événements plus graves ont secoué le monde sans être surmédiatisés ni sanctionnés». Cependant, la FEF par le biais de son président, a demande à l'ensemble de la famille du football et aux fans du football en Egypte, de respecter davantage l'esprit du fair-play et de faire preuve de la plus grande retenue sur les stades afin que chaque rencontre se déroule dans les meilleures conditions. Tout acte de vandalisme ou de violence sera sévèrement réprimandé et que son auteur sera arrêté et banni des stades. Déception des Algériens, un verdict complaisant «Comme il fallait s'y attendre, la FIFA est aussi complaisante que la CAF. Elle vient, après 6 mois de tergiversations, d'infliger à l'Egypte une supposée interdiction d'organiser les deux premiers matches de qualification de son équipe nationale de football au Mondial 2014 à ‘‘moins de 100 km'' du Caire et à s'acquitter d'une amende de 100 000 francs suisses (71 000 euros). En traitant avec légèreté cet épineux dossier, la FIFA encourage le hooliganisme et la violence en Afrique. L'instance suprême du football mondial a tout fait pour plaire aux Pharaons. L'adage de ‘‘la montagne qui accouche d'une souris'' a été confirmé en ce 18 mai 2010, avec la décision tordue prise par la commission de discipline de la FIFA à Zurich. Si le pays agressé était européen, la sanction aurait été plus lourde. C'est le peuple algérien qui a été pénalisé. C'est ahurissant, c'est du n'importe quoi. Les gens ont été abasourdis. On ne se rend pas bien compte, on parle de moralité. Au-delà des entraîneurs, des joueurs, c'est tout un peuple qui a été pénalisé. Quelque part, ça efface le drame vécu par la délégation algérienne au Caire, c'est comme s'il n'avait pas eu lieu», a-t-on ajouté. «On se sent trahis, humiliés et rabaissés par cette sanction. De toute façon, on nous a toujours rabaissés à la CAF et à la FIFA depuis longtemps C'est le dernier coup de hache qu'on nous assène.» Les réactions étaient vives mardi soir dans les rues algériennes, les cafés et les maisons. Le message renvoyé par cette sanction inique, c'est que les critères disciplinaires dépendent plus du pays, que des actes commis. Autant dire fermer les yeux sur la violente agression qu'a subie l'équipe algérienne. Cette décision est pour le moins imparfaite, voire injuste eu égard à la gravité des faits et à la défaillance dont a fait preuve l'Égypte en n'assurant pas la sécurité des joueurs algériens, dont trois ont été blessés par des jets de projectiles. La FIFA de monsieur Blatter, qui est tellement prompte à promouvoir l'esprit sportif, a sacrément manqué de rigueur dans cette affaire. Reste, malgré tout, le fait que l'Algérie est actuellement à Crans-Montana, pour préparer le Mondial. Les joueurs sont absorbés par la bonne ambiance qui règne au sein du groupe plutôt que par ce verdict complaisant. M. G.