«La qualification de l'Algérie au Mondial en Afrique du Sud est indiscutable», a tranché, dimanche, le secrétaire général de la Fédération internationale de football association (FIFA), Jérôme Valcke. Cette décision, si besoin est, est de nature à conforter davantage la crédibilité et l'éclat de la victoire de l'équipe algérienne sur celle de l'Egypte. Une victoire, faut-il toujours le rappeler, arrachée au prix d'une «expédition punitive» inédite menée par l'Egypte contre l'équipe des «Fennecs» et leurs inconditionnels adulateurs qui ont en ont vu des vertes et des pas mûres en se risquant à aller encourager leurs idoles au pays des pharaons. L'aval définitif de la FIFA a ceci d'important qu'il est censé mettre un terme, une fois pour toutes, à l'hystérie maladive des Egyptiens, à la grossière tromperie et si maladroite manipulation de leurs relais politiques, médiatiques et culturels. Mais c'est sans compter contre leur acharnement à accepter la défaite et à se départir de leur complexe d'héritiers de la mythique civilisation pharaonique. En très mauvais perdants, les dirigeants et citoyens de «Oum Eddounia» ne semblent pas prêts à vouloir «pardonner» à l'Algérie de les avoir surclassés et empêchés d'être la seule nation arabe et musulmane à figurer parmi les heureuses participantes à la palpitante aventure sud-africaine. Au lieu de faire montre d'un esprit sportif et digne, les Egyptiens s'attellent, au contraire, à faire monter davantage le ton, usant des plus vils procédés, ne se gênant aucunement de verser dans l'insulte dégradante et la diatribe stérile. Ce faisant, ils n'ont fait que se discréditer et montrer leur véritable nature. Et ce ne sont pas les Algériens qui l'ont dit : des personnalités et des médias étrangers, aussi bien arabes qu'occidentaux, ont relevé le caractère pour le moins démesuré de la «riposte» égyptienne, comme s'il était interdit de fait à l'Algérie de briller à travers une victoire sportive des plus méritées. L'Egypte se comporte, en effet, en «bête blessée» qui refuse d'admettre qu'une autre nation lui ravisse le leadership de la nation arabe, quand bien même cela passe par le football. Car, au-delà de la dimension strictement sportive des duels ayant opposé Egyptiens et Algériens, il est évident que cet épisode est, pour l'Egypte, lié à d'autres enjeux autrement plus importants. Il ne serait pas exagéré d'avancer que la stabilité du régime de Hosni Moubarak tenait beaucoup à la consécration des Pharaons pour le Mondial 2010, tant il est menacé par une situation socioéconomique à risques. Le discours prononcé par Moubarak devant le Parlement égyptien démontre, on ne peut mieux, dans quelle mesure il était destiné à la consommation interne. La réaction des pays arabes, plus nombreux à soutenir l'Algérie que l'Egypte, reflète, par ailleurs, un pays dont le leadership arabe n'a cessé de s'effilocher depuis quelques temps. La victoire historique de l'Algérie sur l'Egypte a, en outre, ceci d'important qu'elle devrait donner à réfléchir sur les lendemains du sport algérien, mais pas seulement : il serait judicieux que les pouvoirs publics se saisissent de cette conjoncture exceptionnelle marquée par un réveil populaire du patriotisme pour insuffler une nouvelle dynamique à tous les niveaux. M. C.